Dans un souci d’éviter des frictions ou des problèmes nés de certains abus liés aux mouvements de déplacements des zones soumises aux frappes israéliennes, les blocs parlementaires ont présenté, lundi, une feuille de route pour la mise en place d’un filet de sécurité qui concerne autant les déplacés que les communautés hôtes.
Des représentants des différents blocs parlementaires ont tenu, place de l’Étoile, une réunion consacrée à ce dossier. L’objectif des discussions, ont-ils précisé, est de “protéger la scène libanaise contre les répercussions négatives de l’offensive israélienne”.
Dans leur communiqué, ils ont appelé l’État à redoubler d’efforts pour une gestion optimale de la crise de déplacement. Les parlementaires ont préconisé à cet effet une série de mesures et de règles qu’impose, selon eux, la solidarité nationale qui s’est manifestée à l’égard des déplacés. “L’exode est une question nationale qui concerne tout le monde”, ont-ils relevé avant d’inviter les autorités à “faire tout ce qui est en leur pouvoir pour trouver des abris aux déplacés et leur assurer les conditions nécessaires à une vie décente”. Ils ont également sollicité le recours de la communauté et des organisations internationales pour qu’elles “assument leurs responsabilités légales, morales et humanitaires à ce niveau”.
Les députés ont ensuite invité les services de sécurité, l’armée et les municipalités “à préserver la sécurité des Libanais déplacés et celles des communautés d’accueil”, en insistant particulièrement sur la nécessité d’une “application rigoureuse des lois, notamment pour interdire toute présence armée et barrer la voie à l’autosécurité”.
Dans le même ordre d’idées, ils ont considéré que “tous les citoyens, qu'ils soient résidents ou déplacés, doivent respecter les lois et les règles qui régissent l’ordre public”. Les députés ont notamment mis en garde contre “toute atteinte aux propriétés privées”.
Ils ont demandé au gouvernement d’expédition des affaires courantes de Najib Mikati, de “soutenir les municipalités pour qu'elles puissent recenser et enregistrer les déplacés dans les régions d’accueil et pour qu’elles contrôlent la distribution des aides en coopération avec le Haut comité de secours”.
La question du travail a été évoquée. Les députés ont jugé “indispensable que les déplacés souhaitant effectuer une activité commerciale ou professionnelle obtiennent au préalable un permis des autorités et des municipalités concernées”.
En marge de cette réunion, Simon Abi Ramia, député de Jbeil (ex-bloc du CPL), a exhorté la cellule d'urgence du gouvernement à faire preuve d’”une transparence absolue dans la distribution de l'aide”.
Son collègue, Razi Hajj (Metn-Forces libanaises), avait soulevé avant la réunion un problème qui illustre le besoin d’une gestion et d’un contrôle efficaces de la présence de déplacés dans des lieux publics. M. Hajj a ainsi averti sur des agissements “dangereux” à l’École professionnelle de Dékouané qui accueille des déplacés, lesquels se sont fait livrer “plusieurs tonnes de sacs de ciment” pour des raisons inconnues. “Ce matin à 5h30, un autre camion transportant une centaine de tonnes du même type est aussi arrivé dans l’école, a dénoncé M. Hajj sur son compte X, qui a mis en garde contre un projet de construction illégale. “Pourquoi faut-il qu’un centre d’hébergement de déplacés reçoive des matériaux de construction?”, s’est-il aussi interrogé, révélant que la municipalité de Dekouaneh qu’il avait appelé, avait expliqué que les sacs allaient être utilisés pour surélever des réservoirs d’eau. Mais pourquoi du ciment?
Le député FL a exhorté les autorités compétentes à “mettre un terme à ces violations”. Il a pressé le Comité d'urgence du gouvernement d’expédition des affaires courantes de “ne pas permettre aux associations d'entrer dans les centres d'hébergement sans autorisation préalable et sans inspection du matériel fourni à ces centres”.
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