La solution réside dans l’armée

Je tiens à souligner que le titre de cet article s’inspire d’un livre controversé du général à la retraite Fouad Aoun, publié sans éditeur ni date vers la fin du mandat du président Amine Gemayel.

Dans cet ouvrage, Michel Aoun, ancien président de la République et commandant en chef de l’armée, y est présenté comme l’unique option pour une relève, ce qui préparait le terrain aux attaques contre les Forces libanaises et la destruction de leur infrastructure dans “les zones libres”, c’est-à-dire qui n’étaient pas sous occupation syrienne. Une opération qui s’est soldée par la fuite du général Aoun, à l’aube du 13 octobre, avec l’offensive syrienne contre les zones libres.

Le choix du titre n’est pas non plus motivé par une admiration pour le livre, mais pour son caractère évocateur. Rien que le titre.

C’est que l’armée représente effectivement une solution. L’expérience le démontre. Malgré les bouleversements des dernières années dans le pays, l’institution militaire a maintenu sa mission. Elle a continué d’assumer les tâches qui lui incombent sans faillir, endossant même des responsabilités supplémentaires. Celles-ci sont allées de la préservation de la sécurité intérieure, notamment lors des manifestations du 17 octobre, au recensement des dégâts de l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth et à l’assistance aux sinistrés, en passant par l’extinction des feux de forêts, voire même en apaisant les esprits dans un pays en pleine ébullition.

L’armée constitue une solution parce que son commandant a su protéger l’institution militaire des divisions politiques. Elle est restée neutre et n’a servi ni chef ni parti, veillant à assurer la sécurité de tous, sans interférences extérieures.

L’armée est la solution parce que son commandant, bien que pressenti comme un potentiel candidat à la présidence de la République, n’a ni courtisé les politiques, ni répondu à des faveurs sollicitées, ni recruté ou promu un seul membre sous influence.

Pour toutes ces raisons, il a fait l’objet d’une campagne de dénigrement orchestrée par des plumes mal intentionnées dans un quotidien de propagande inféodé. Il a même été accusé d’être sous l’emprise de l’ambassadrice américaine des États-Unis; une allégation émanant de journalistes manipulés par une faction qui a contribué à la situation actuelle du pays.

Pire encore, le journal en question a brandi le spectre d’une division de l’armée, suggérant une scission des soldats chiites, comme cela avait été le cas le 6 février 1984.

Un tel scénario mènerait inévitablement à la partition du pays et au déclenchement d’une guerre civile que certains semblent peut-être désirer pour compenser les échecs de leurs guerres, leurs paris perdus et leurs illusions d’unité des fronts après des décennies de promesses de victoire inabouties.

Ce que l’auteur de ces menaces ignore ou feint d’ignorer, c’est que les officiers et les soldats chiites de l’armée libanaise sont en réalité parmi les plus honorables. Ils ont sacrifié leur sang au service du pays.

Le général Joseph Aoun pourrait un jour accéder à la présidence de la République, ou peut-être pas. Ce qui importe vraiment, c’est qu’il a su diriger l’institution militaire avec succès durant les moments les plus sombres de l’histoire du pays, la protégeant malgré les cabales menées contre lui.

Ses détracteurs peuvent dire tout ce qu’ils souhaitent. L’essentiel est que l’armée et son commandant ne sont ni des démagogues ni des flatteurs. Contentons-nous de dire aujourd'hui que, plus que jamais, l’armée représente une solution pour le Liban et la seule garantie de sauvegarder ce qu’il en reste.

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