L'Iran, qui a rompu il y a quatre décennies ses relations diplomatiques avec les États-Unis, a dit jeudi espérer que l'élection de Donald Trump à la présidence américaine permette de "revoir les approches erronées du passé".
"Nous avons des expériences très amères des politiques et approches des différents gouvernements américains", a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, cité par l'agence officielle Irna, appelant Washington à "revoir les approches erronées du passé".
La victoire de Donald Trump "ne change rien" pour l'Iran, a de son côté estimé le président iranien, Massoud Pezeshkian, lui aussi cité par Irna.
Ni le président iranien ni le porte-parole n'ont prononcé le nom de Donald Trump.
L'Iran et les États-Unis, autrefois de proches alliés, sont à couteaux tirés depuis la Révolution islamique de 1979, qui a renversé la dynastie Pahlavi soutenue par Washington.
Les deux pays ont rompu en 1980 leurs relations diplomatiques, après l'assaut mené quelques mois plus tôt contre l'ambassade des États-Unis à Téhéran, accusée d'être un "nid d'espions".
Donald Trump a entretenu durant son premier mandat des relations très tendues avec Téhéran.
En mai 2018, il a retiré unilatéralement son pays de l'accord sur le programme nucléaire iranien et rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran, en dépit d'un pacte conclu trois ans plus tôt avec les grandes puissances.
L'Iran s'est depuis affranchi progressivement de ses engagements pris au titre de l'accord nucléaire.
Le premier mandat de Donald Trump a également été marqué par sa décision en janvier 2020 de faire abattre en Irak le puissant général iranien, Qassem Soleimani, architecte de la stratégie d'influence régionale de l'Iran.
Washington et Téhéran avaient alors paru au bord de l'affrontement militaire direct.
Les médias iraniens reviennent très largement jeudi sur les résultats de la présidentielle américaine.
"Les États-Unis sont le grand Satan, quel que soit le président", écrit le journal Kayhan.
"La politique américaine n'a pas changé le moins du monde au cours des quatre années" de l'administration Biden, argue le quotidien ultraconservateur.
Le journal Iran, publication du gouvernement, souligne que "l'économie iranienne a été touchée par les pressions". "Mais la situation est désormais différente et Trump ne pourra plus isoler l'Iran et nuire à son économie", affirme-t-il.
Le quotidien réformateur Ham Mihan critique pour sa part "les déclarations diplomatiques" en Iran, selon lesquelles Donald Trump ou Kamala Harris à la Maison-Blanche "ne fait aucune différence pour nous".
Du côté des alliés de Téhéran, le dirigeant des Houthis, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé jeudi que Donald Trump, vainqueur de l'élection présidentielle américaine, allait à nouveau "échouer" dans ses efforts pour résoudre la question palestinienne lors de son second mandat.
"Trump a échoué dans son projet d'accord du siècle" lors de son premier mandat, "il échouera encore cette fois-ci", a affirmé le chef des rebelles dans un discours télévisé lors duquel il a qualifié le président élu des États-Unis d'"arrogant et tyrannique".
Avec AFP
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