Sommet arabo-islamique: Appels à un cessez-le feu, Beyrouth exige un arrêt des interventions dans ses affaires internes
M. Mikati s'est entretenu à Riyad avec le prince héritier, MOhammed ben Salmane. ©(AFP)

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a une nouvelle fois appelé à mettre fin à toute ingérence "dans les affaires internes", du Liban, lors du sommet de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, qui s’est ouvert lundi à Ryad et où un appel unanime à un cessez-le-feu à Gaza et au pays du Cèdre a été lancé.

“Je vous appelle à soutenir l’État, les institutions constitutionnelles, souveraines et monétaires et à continuer d’envoyer des aides. J’appelle également les pays de la région et du monde à respecter les spécificités du Liban et à le soutenir en tant qu’État pluraliste qui peut servir de modèle pour d’autres sociétés. Ce pays demande qu’on cesse d’intervenir dans ses affaires intérieures, en soutenant telle ou telle autre partie alors que c’est l’État et l’entité libanaise qui doivent être soutenus”, a déclaré M. Mikati, en allusion à l’Iran.

Fin octobre, M. Mikati avait critiqué pour la première fois "l'ingérence flagrante de Téhéran" qui soutient le Hezbollah, son bras armé militaire, dans les affaires intérieures libanaises. Des accusations que l’Iran avait rejetées.

Le Premier ministre a aussi relevé qu'une crise "sans précédent" menaçait l'existence du son pays, où l'armée israélienne a lancé à la mi-septembre une importante offensive militaire contre le Hezbollah, et réclamé la mise en place d’un Fonds de reconstruction du Liban.

Riyad, a pour sa part lancé un appel pressant à un cessez-le-feu au Liban et à Gaza.

Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, qui a reçu Najib Mikati en marge des travaux du sommetr a appelé la communauté internationale à arrêter les attaques d'Israël à Gaza et au Liban.

Poids lourd du Proche-Orient, l'Arabie saoudite accueille des dirigeants de la Ligue arabe et de l’OCI à ce sommet, une occasion de présenter au président élu américain, Donald Trump, une position unie susceptible d'influencer la politique américaine dans la région, selon des experts.

"Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités (...) en mettant immédiatement un terme aux attaques israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban", a déclaré le prince héritier saoudien.

Il a accusé Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza, dévastée par une offensive de représailles israélienne qui a fait plus de 43.600 morts et provoqué un désastre humanitaire.

L'Arabie saoudite conditionne toute éventuelle normalisation avec Israël à la création d'un État palestinien, au côté d'Israël. Cette solution à deux États est voulue par une grande partie de la communauté internationale en vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.

Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahou y est hostile et le Parlement israélien a voté en juillet une résolution contre la création d'un tel Etat dont l'autorité s'étendrait sur la Cisjordanie, occupée comme Jérusalem-Est depuis 1967 par Israël, et Gaza.

Mohammed ben Salmane a en outre affirmé qu'Israël devrait "s'abstenir d'attaquer" l'Iran, après des frappes israéliennes contre le territoire iranien en riposte à des tirs de missiles iraniens contre son territoire.

Il a considéré l'Iran, représenté au sommet, par Mohammad Reza Aref, premier vice-président du président iranien, comme une "République soeur", signe du réchauffement entre les deux puissances rivales au Moyen-Orient, après la fin en 2023 d'une brouille diplomatique de sept ans.

Mohammad Aref a exprimé l’espoir d’un cessez-le-feu, faisant part de son souhait de voir le sommet “déboucher sur des résultats positifs”.

"Le monde attend" que la future administration du président élu des États-Unis, Donald Trump, mette "immédiatement" fin aux guerres d'Israël à Gaza et au Liban, a-t-il affirmé, dans son intervention au sommet.

“Le gouvernement américain est le premier soutien des actions du régime sioniste (Israël), et le monde attend la promesse du nouveau gouvernement de ce pays de mettre fin immédiatement à la guerre contre les populations innocentes de Gaza et du Liban", a-t-il ajouté .

Le roi Abdallah II de Jordanie a insisté pour sa part sur la nécessité que “les deux guerres s’arrêtent, pour mettre fin à la destruction en cours et éviter une guerre généralisée”.

 

- Sommet "important" -

"Le sommet (de Ryad) représente une occasion importante pour les dirigeants de la région de montrer à la future administration Trump ce qu'ils attendent des Etats-Unis", affirme Anna Jacobs du groupe de réflexion International Crisis Group.

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait multiplié les gestes en faveur d'Israël, notamment en transférant l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, mais il avait aussi contribué à la normalisation des liens entre Israël et plusieurs pays arabes.

Avec AFP

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