Un relais d'espoir: 250 coureurs s'engagent pour la paix au Liban
Les participants à la ‘’Course de la paix’’ au niveau du passage de Nahr el-Kalb. ©Photo fournie par la BMA

L’Association du Marathon de Beyrouth (BMA) a organisé la “Course de la paix”, un relais de 94 kilomètres traversant le Liban, de Tripoli à Beyrouth, pour promouvoir la solidarité et la dignité du pays face à la violence. L'événement, qui rassemblait 250 coureurs, a eu lieu le 10 novembre, date symbolique initialement choisie pour le 20ᵉ Marathon de Beyrouth

L’Association du marathon de Beyrouth (BMA) a organisé un événement unique et chargé de sens: la “Course de la paix”, un relais de 94 kilomètres traversant le Liban, de Tripoli à Beyrouth. Avec 250 coureurs inscrits, ce défi a rassemblé des athlètes venus de divers horizons pour afficher leur solidarité face à la violence de la guerre, tout en revendiquant la dignité et la souveraineté du pays. “Nous avons pris la décision d’organiser cet événement hautement symbolique le 10 novembre, date initialement retenue pour le 20ᵉ Marathon de Beyrouth”, a expliqué à Ici Beyrouth le secrétaire général du BMA, Hassan Mehieddine.

 

Evénement symbolique, parcours exigeant

La course a débuté à 6 heures du matin, au départ de la Foire internationale Rachid Karamé, à Tripoli. Le départ, donné par Ehrabi Nael, directeur des courses de l'Association du marathon de Beyrouth, et Françoise Nehmé, directrice des opérations, a été marqué par une forte énergie. Les coureurs, habillés en tenue de course et portant des drapeaux libanais, étaient déterminés à aller jusqu’au bout.

Le relais a été organisé en équipes de 15 à 20 coureurs qui se relayaient pour couvrir la distance. Ces équipes étaient composées de membres du programme d'entraînement 542, de l'armée libanaise, des Forces de sécurité intérieure et d'enthousiastes du running. Ce format a permis non seulement de maintenir un rythme constant, mais aussi de gérer efficacement la fatigue, un aspect essentiel sur un parcours aussi exigeant.

Les relais étaient bien organisés, avec des points de ravitaillement tous les 10 kilomètres environ, où des bénévoles assuraient l'hydratation et l'approvisionnement en énergie pour les athlètes. Chaque coureur était responsable de son segment, et l’esprit d’équipe était palpable à chaque passage de témoin. Malgré des conditions difficiles, la détermination des participants n’a pas faibli.

Le parcours longeait d’abord la côte libanaise, passant par Mina, le célèbre port de Tripoli, puis par le stade olympique, avant d’atteindre la corniche de Beyrouth. La course a été marquée par une succession de terrains variés, sous une chaleur croissante au fil des heures. Malgré la fraîcheur apportée par le vent marin, le défi physique était considérable.

L'arrivée à la corniche de Beyrouth, après plus de 10 heures d'efforts ininterrompus, a été accueillie avec enthousiasme. Des équipes de soutien, des spectateurs et des membres de l'Association étaient présents pour féliciter les coureurs. Les premiers arrivants ont franchi la ligne sous une pluie d'applaudissements nourris. La présidente du marathon de Beyrouth, May el-Khalil, a salué l'engagement des participants, les qualifiant de “coureurs pour la paix en temps de guerre”. “Votre détermination aujourd'hui a été plus qu'une performance sportive”, a-t-elle déclaré. “C'était un acte de résistance.”

Pour marquer la fin de cette course symbolique, une grande maquette représentant une carte du Liban avait été installée à la ligne d’arrivée, avec un mât pour chaque gouvernorat portant le drapeau libanais. Un message clair était affiché: “Nous courons pour les 10.452 km”, affirmant ainsi la souveraineté territoriale du Liban et l'unité de ses citoyens.

Objectif commun

Cet événement a permis de rassembler des athlètes issus d’horizons divers autour d’un objectif commun: montrer que, malgré les difficultés, le Liban reste debout. La “Course de la paix” a transcendé le cadre sportif pour devenir un acte puissant de solidarité et de résilience. Un message fort a été envoyé: même en temps de guerre, le Liban continue sa lutte pour sa liberté et son unité.

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