El-Hajj Hassan: 70% du secteur agricole touché
Le Liban a perdu des milliers d'hectares de cultures ©Ministry of Agriculture

Le ministre sortant de l'Agriculture, Abbas el-Hajj Hassan, a révélé que le Liban a perdu jusqu'à présent des milliers d'hectares à la suite des bombardements israéliens et que des dizaines de milliers d'agriculteurs ont été déplacés. Il a assuré que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a confirmé que 70% du secteur agricole au Liban ont été directement et indirectement touchés, et que 65.000 oliviers ont été complètement brûlés lors de bombardements au phosphore blanc ou aux bombes à fragmentation, tous deux interdits internationalement.

Dans une interview accordée à Al-Araby al-Jadeed, il a indiqué que “les pertes ont commencé à être répertoriées dans le secteur agricole à partir du 8 octobre 2023 et se sont concentrées sur les régions frontalières du Sud”, avant de poursuivre que “les dégâts les plus importants ont été enregistrés depuis le 23 septembre dernier avec l’élargissement du conflit”.

M. El-Hajj Hassan a estimé que “la sécurité alimentaire risque d’être menacée si les frappes se poursuivent à ce rythme”. Se voulant toutefois rassurant, il a précisé que “même si la production a légèrement diminué, il ne manque aucun produit sur le marché”, assurant “travailler afin de garantir la continuité des chaînes de production pour qu’aucune récolte ne soit perdue et que les opérations d'exportation se poursuivent.”

Il a expliqué qu’avec la FAO, son ministère a mené dans un premier temps une enquête auprès de quatre mille agriculteurs, qui sera terminée lorsque les 22.000 agriculteurs enregistrés au registre des agriculteurs auront été interrogés. L’objectif est de les répertorier et de savoir s'ils se trouvent dans des zones exposées aux bombardements ou dans des zones de refuge. Cette étude permettra de connaître le nombre d'agriculteurs déplacés, de relever les répercussions sur le secteur agricole, puis de discuter des moyens de les aider. Les terrains agricoles du Sud constituent environ 25 à 35% de la production locale. Le ministre a souligné qu'il était en train de préparer toutes les régions qui ne sont pas exposées aux bombardements, à savoir les plaines du Akkar, de Dinniyé, la bande côtière, le Mont-Liban, la Békaa centrale et certaines contrées du nord de la Bekaa pour servir de plan alternatif rapide afin de compenser une grande partie des zones perdues à la suite des bombardements.

Selon M. El-Hajj Hassan, les cultures les plus touchées sont celles des arbres fruitiers, des légumineuses, du raisin et surtout celles des fruits et légumes d'hiver parce que les semences n’ont pu être effectuées.

Commentaires
  • Aucun commentaire