Gaza-Liban, mêmes combats
Les débris remplissent le cimetière de la banlieue sud de Beyrouth, Burj el-Barajneh, le 19 novembre 2024. ©AFP

Il y a des jours où l’on aimerait être nul en orthographe et remplacer le dernier “m” par un “n” mais voilà, il faut rester poli. Dès la fin des discussions d’Amos Hochstein à Beyrouth et son point presse très diplomatique pour expliquer qu’on est loin du compte, le ton était donné par la reprise des raids israéliens et les lancements de missiles depuis le Liban.

Il est vrai que quand on veut rester cartésien et ne pas laisser le bouillonnement des passions altérer la raison, on se rend compte que le cessez le feu reste une chimère. Pour l’instant. Car derrière le théâtre de marionnettes beyrouthin, les ficelles sont tirées depuis des coulisses qui ont d’autres intérêts. Les vrais décideurs sont Israël et l’Iran.

Commençons par Israël. On ne voit vraiment pas pourquoi Benjamin Netanyahou arrêterait la guerre. Son armée, contrairement à ce qu’affirment les éléments de langages du Hezbollah, gagne tous les jours un peu plus. Ses soldats entrent et sortent dans le Sud à leur guise et pas parce qu’ils en sont empêchés. Et, surtout, pourquoi faire maintenant ce si beau cadeau de fin de carrière à Jo Biden alors qu’à partir du 20 janvier, la carte blanche américaine sera encore plus blanche et totale.

L’Iran, pour ce qui le concerne, n’est pas pressé non plus. Les mollahs ne sont pas à une erreur stratégique près et se croient malins de maintenir la pression via leurs pions. Parce que, au bout du compte, ce sont des Libanais qui meurent et pas des Iraniens. Donc, aucun problème pour Téhéran. Eux aussi attendent Trump et veulent échanger la survie de leur régime contre le Liban ou ce qu’il en restera.

Le Hezbollah ne décide plus. On ne sait même pas où se trouvent ses députés. À telle enseigne que son nouveau chef a dû annuler son discours prévu concomitamment avec la visite de Hochstein. Apparemment, le résultat des discussions ne collait pas à ce qu’il disait. C’est le problème des discours enregistrés. Il n’y a rien de mieux que le direct. Mais bon! Les circonstances et le danger dictent leurs lois.

Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu sur le contenu du projet américain de fin, provisoire ou non d’ailleurs, de la guerre. Comme d’habitude à Beyrouth, chaque individu affirme, l’air sérieux, avoir une copie du vrai document secret. On a parlé de généraux américains et français surveillant le mécanisme d’application de l’accord, de soldats égyptiens et jordaniens, d’une liberté de manœuvre laissée à Israël, d’un contrôle occidental des ports et de l’aéroport…Dans la réalité, personne n’en sait rien. Une chose est certaine, ce soir, demain et dans les jours qui viennent, les Libanais seront dans l’angoisse et la peur. Leur voix ne compte pour personne. Vivement le 22 novembre pour qu’on fête l’indépendance!

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