Avant même de reconstruire les unités résidentielles et commerciales, la priorité sera donnée à la restauration des infrastructures dès la fin des hostilités. Cette étape est essentielle pour rétablir le fonctionnement normal du tissu social et économique au sein de toute communauté.
Dans cette perspective, le gouvernement sortant, dirigé par Najib Mikati, travaille, avec le soutien de la Banque mondiale (BM), sur une feuille de route préliminaire visant à recenser les dommages subis par les infrastructures dans les zones ravagées par le conflit entre Israël et le Hezbollah.
Selon Samir el-Daher, conseiller économique du Premier ministre sortant, dans le cadre de la feuille de route préliminaire, un plan directeur sera élaboré pour chaque caza. La méthode utilisée est celle de la photogrammétrie, qui repose sur l’analyse d’images aériennes pour mesurer les dimensions et la localisation des objets à la surface terrestre. Cette technique permet de cartographier avec précision les zones touchées et d’évaluer les dégâts.
Ce plan directeur revêt une importance cruciale pour la période postconflit, car les données fournies par la BM serviront de référence pour les pays donateurs lors d’une éventuelle conférence internationale d’aide au Liban.
D’après des sources au Sérail, la préparation d’une feuille de route préliminaire devrait nécessiter environ sept mois, tandis que la restauration des infrastructures prendrait au moins deux ans. Cette initiative coïncide avec des progrès apparents dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu. Une délégation de la Banque mondiale est attendue à Beyrouth d’ici la fin du mois pour évaluer les derniers développements de la situation.
Des aides sous condition
Le financement du projet pose un défi majeur. Un fonds, placé sous l’égide de la BM, pourrait être créé pour garantir la transparence de son fonctionnement. Ce fonds serait alimenté par des contributions de pays donateurs et d’organisations internationales.
Une fois de plus, le Liban se tourne vers l’aide internationale pour répondre à ses besoins, face à l’incapacité structurelle de l’État à assumer ses responsabilités. Cependant, depuis 2019, la communauté internationale ne cesse de rappeler aux dirigeants libanais l’urgence de mettre en œuvre des réformes concrètes pour redresser l’économie et rompre avec les solutions provisoires basées sur une assistance extérieure.
Reste à savoir si, cette fois encore, la communauté internationale sera disposée à débloquer des fonds, ou si elle exigera des mesures substantielles avant tout soutien supplémentaire.
Commentaires