L’annonce d’un cessez-le-feu par les présidents américain, Joe Biden, et français, Emmanuel Macron, “n’aura pas lieu mardi”, indique ce soir la Maison Blanche.
Ainsi, la Maison Blanche met fin à toutes les informations relayées ces dernières heures par de hauts responsables américains, français, israéliens et même libanais auprès de divers médias locaux, régionaux et internationaux, sur l’annonce imminente qui aurait dû avoir lieu mardi par MM. Biden et Macron. Cette annonce devait notamment ouvrir la voie à un cessez-le-feu de “60 jours” entre le Hezbollah et Israël qui poursuivent leur guerre – depuis le 8 octobre 2023 – laquelle s’est fortement intensifiée ces derniers jours.
Plusieurs personnes qui ont rencontré lundi le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, ont également annoncé un cessez-le-feu très prochainement, tout en soulignant l’optimisme de M. Berry.
“Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches” d'un tel accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, lors d'un point de presse, ajoutant toutefois que rien n'était encore acquis.
“Nous pensons que les discussions vont dans une direction très positive. Mais rien n'est conclu tant que tout n'est pas conclu”, a-t-il prévenu, appelant à la prudence et expliquant qu'il serait “irresponsable” de sa part de commenter des informations sur le contenu de l'accord.
Peu avant 22 heures, le département d'État américain a déclaré ne pas pouvoir “affirmer que l'accord sur le Liban soit atteint”, tout en certifiant que les États-Unis font pression “aussi fort que possible” pour y parvenir. “Nous espérons un accord sur le Liban et attendons l'approbation des deux parties”, a-t-il ajouté.
Même son de cloche, immédiatement après, du côté de l’Élysée, le bord français s’étant voulu rassurant en indiquant que les discussions sur un cessez-le-feu au Liban “ont permis des avancées significatives et notables”.
Pourtant, un tout petit peu plus tôt, le porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait déclaré à la chaîne américaine CNN que ce dernier acceptait “en principe” un cessez-le-feu au Liban.
Le cabinet de sécurité israélien devrait se prononcer “mardi soir” sur un accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah. C’est du moins ce qu’a indiqué à l’AFP un responsable israélien “sous couvert d’anonymat” et “sans fournir d’autres informations”.
Israël souffle le chaud et le froid
Lundi, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a assuré qu’il n’y aurait pas d’accord. “Et si un accord est signé, a-t-il renchéri, sa valeur sera celle du papier sur lequel il aura été signé”, il sera donc caduc.
En effet, alors que ce matin, le ministre israélien des Affaires étrangères déclarait que toute solution au Liban “dépend du désarmement du Hezbollah et de son retrait de la frontière”, un délégué israélien affirmait que les pourparlers entre les deux bords sont en train “d’avancer pour parvenir à un accord qui pousserait le Hezbollah au nord du Litani”.
Quant au ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir – connu pour être d’extrême droite –, il avait écrit sur son compte X qu'un accord éventuel de cessez-le-feu avec le Liban serait "une grave erreur" et "une occasion ratée d'éradiquer le Hezbollah”.
Autant d’éléments qui ont dû faire pencher la balance en faveur du report de cette annonce.
En parallèle, du côté libanais, une source proche des négociations a indiqué ce soir à la chaîne locale MTV que “l'accord de cessez-le-feu est en grande partie conclu, mais que quelques petites questions restent en suspens, qui dépendent de ce qui se passera lors de la réunion du cabinet israélien”
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