Doit-on le cessez-le-feu à la Médaille miraculeuse?
©Ici Beyrouth

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur le 27 novembre, date à laquelle l’Église latine fête Notre-Dame de la Médaille miraculeuse. Ceux qui l’ont remarqué croient fermement que l’arrêt des combats est un cadeau du ciel.

La chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac, à Paris, est bien connue de nombreux chrétiens du Liban qui portent au cou, et parfois au poignet, comme un bijou, cette médaille dessinée d’après les indications précises transmises par la Mère de Jésus à Sœur Catherine Labouré. Celle-ci reçut l’apparition en 1830 dans des circonstances étonnantes. Dans la chapelle du couvent de la rue du Bac, on peut encore voir la chaise où s’assit celle que l’on considère comme la Reine du Ciel lors de son entretien avec Catherine Labouré. En confiant à la jeune religieuse la mission de faire graver la médaille et de la diffuser, voici ce que la Vierge Marie déclara: “Faites frapper une médaille sur ce modèle. Toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces, en la portant au cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance.”

La relation de confiance dans la présence invisible de la Vierge Marie constitue l’élément central de cette promesse. La Médaille miraculeuse n’est pas un simple porte-bonheur.

En ces jours tumultueux et tendus de l’histoire du monde, alors que de Pyongyang à Moscou, des dictateurs brandissent la menace atomique, c’est sous le vocable de “Reine de la Paix” que la Vierge Marie s’est fait connaître dans le monde catholique. Elle a transmis, à partir de 1981, des messages à quelques adolescents de Medjugorje, un village inconnu de Bosnie-Herzégovine devenu depuis un sanctuaire marial de premier ordre.

Malmenés et manipulés par les grandes puissances au cours d’une phase de leur histoire où ils ont senti qu’ils n’avaient plus prise sur rien, les Libanais ont solennellement consacré leur pays, en 2012, aux Cœurs de Jésus et de Marie. Mais être consacré à Jésus et Marie signifie être consacré au Prince de la Paix, à la Reine de la Paix, au dialogue et à la concorde, et non pas à une utopie guerrière.

Dans les années 70 et 80, une femme conduite par des voies extraordinaires, Mathilde Riachi, aujourd’hui décédée, a porté à un degré inouï d’intensité la prière pour la paix et l’unité au Liban.

En cette phase de notre histoire où nos frontières semblent en jeu, et où il nous faut les consolider face aux amis comme aux ennemis, il est peut-être opportun de rappeler l’un des épisodes les plus symboliques et énigmatiques de la vie de Mathilde Riachi: son effort pour sanctuariser les frontières terrestres et maritimes du pays.

Ses proches racontent qu’à un certain moment de la guerre civile – et des ingérences étrangères qui s’y greffaient –, Mathilde Riachi entreprit de planter au creux des roches ou d’enfouir de petites croix en étain, bénies au préalable par un prêtre, dans toutes les parties accessibles de nos frontières. On ignore combien de jours prit cet effort incroyable, mais l’on sait qu’elle confia à des pilotes militaires proches de son association la tâche d’asperger d’eau bénite les côtes libanaises.

On ne sait pas si cet acte rendit nos frontières totalement imprenables, mais pour certains hommes et femmes de foi, cette protection invisible, tout comme la Médaille miraculeuse, continue encore aujourd’hui de faire son effet. On ne viole pas impunément les frontières du Liban. On ne joue pas non plus avec sa vocation à la paix.

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