Avec l’exacerbation du conflit en Syrie et l’avancée des forces de l’opposition jusqu’aux abords de la région de Homs, les inquiétudes à Beyrouth vont grandissant: le conflit risque de s’étendre au territoire libanais, notamment via la frontière est, à Arsal et Hermel. Ces craintes sont accentuées par l’implication du Hezbollah dans la crise syrienne et sa présence dans des régions adjacentes aux frontières est du Liban, en particulier dans la ville de Qousseir, près de Hermel et rattachée à Homs, ainsi que dans la région du Qalamoun et la campagne de Damas.
Les Libanais redoutent un éventuel afflux de réfugiés syriens au Liban, ainsi qu’un débordement des combats sur leur territoire si Homs venait à tomber. Selon certaines sources, les forces militaires restantes du Hezbollah, ainsi que les parties susceptibles de les soutenir depuis le Liban, combattraient dans la région de Qousseir pour empêcher que celle-ci soit reprise par les forces de l’opposition syrienne. Le Hezbollah considérerait un tel développement comme une menace directe pour les villages chiites libanais proches de la frontière syrienne.
Face à ces préoccupations, le commandement de l’armée libanaise a décidé d’agir pour protéger le territoire libanais. Des rapports indiquent que des unités du Régiment des commandos et des Forces spéciales ont été déployées le long de la frontière nord. Cependant, les renforts les plus significatifs ont été envoyés à la frontière est, notamment dans la région de Hermel, où près de 500 soldats et officiers du Régiment aéroporté ont été déployés. Une compagnie d’artillerie équipée de plusieurs lance-roquettes de type Grad (calibre 122 mm) a également été stationnée. Cette force a pour mission de contrer toute tentative d’incursion militaire depuis le territoire syrien vers le Liban.
Il est à noter que, selon des dirigeants militaires de l’opposition syrienne, dont Ahmad al-Chara, connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Jolani, les forces rebelles n’ont aucune intention d’attaquer un pays voisin. Partant, des groupes de l’opposition ont exhorté les Libanais à ne pas intervenir dans la guerre en Syrie. L’opposition en question a également exprimé sa volonté de maintenir des relations diplomatiques avec le Liban et de respecter les frontières des deux pays.
En ce qui concerne la gestion du potentiel afflux de réfugiés, en particulier depuis la région de Homs, une coopération est en cours entre les unités renforcées de l’armée libanaise à la frontière et la Sûreté générale. Cette coopération a permis l’arrestation de centaines de réfugiés syriens qui ont tenté de traverser illégalement la frontière via le Hermel et Martaba. Les rapports indiquent que, ces derniers jours, l’armée a détenu des dizaines de Syriens, tandis que la Sûreté générale a réussi à en arrêter environ 500 autres, dans le cadre d’une stratégie visant à les renvoyer en Syrie.
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