Avec la chute de Bachar el-Assad, qui marque la fin de 54 ans du règne dictatorial et sanglant de la famille Assad, assoiffée de sang, d’argent et de pouvoir, souvenons-nous de ces Libanais assassinés pour leurs convictions souverainistes et leur patriotisme depuis 1970 par le régime syrien. Cette année-là, Hafez el-Assad prend le pouvoir. Ce denier n’a jamais cessé de lorgner du côté du Liban qu’il considérait, avec mépris, comme une entité annexe de la Syrie, utilisant à tort et à travers son fameux slogan “un seul peuple dans deux pays”.
Kamal Joumblatt
Le 16 mars 1977, le leader druze et fondateur du PSP, Kamal Joumblatt, est abattu, à 60 ans, dans sa voiture près du village de Baakline, dans les montagnes du Chouf. Les principaux suspects sont des membres du parti Baas et du Parti social national syrien (PSNS).
Salim Lawzi
Journaliste et éditeur libanais bien connu, plume libre, fondateur et rédacteur en chef du magazine hebdomadaire Al-Hawadeth. Lawzi, 58 ans, est kidnappé le 25 février 1980. Brutalement torturé, son corps est retrouvé le 4 mars 1980. Sa main droite avait été brûlée à l’acide. Les services de renseignement syriens sont soupçonnés d’avoir commandité l’assassinat.
Riyad Taha
Éditeur et, pendant 13 ans, président de l'Association des éditeurs libanais, Taha, 53 ans, est abattu le 23 juillet 1980 à la mitraillette devant l'Hôtel Continental de Beyrouth après une course-poursuite à travers la ville. Ses assaillants prennent la fuite. L'assassinat ne fait pas l’objet d’une enquête. Riyad Taha était un critique de l'occupation syrienne.
Bachir Gemayel
Le président élu du Liban, Bachir Gemayel, 34 ans, commandant des Forces libanaises, bras armé du parti Kataëb, est élu président du Liban en 1982. Il est assassiné alors qu’il tenait une réunion avec ses cadres par une bombe qui détruit le bâtiment abritant le siège du parti phalangiste. L’attentat avait été planifié et exécuté par le PSNS. L’assassin, Habib Chartouni, membre de ce parti pro-syrien, est libéré de prison avec l’entrée des forces syriennes au Liban, en 1990.
Cheikh Sobhi el-Saleh
L’uléma, âgé de 60 ans, avait reçu à maintes reprises des menaces en raison de ses positions souveraines et de son soutien à un Liban unifié avec toutes ses communautés. Il est assassiné le matin du 7 octobre 1986.
Hassan Khaled
Le mufti de la République, 68 ans, est assassiné le 16 mai 1989 dans un attentat à la voiture piégée alors qu'il circulait dans la partie ouest de Beyrouth. La bombe était placée dans son véhicule. Cheikh Hassan Khaled était un musulman modéré, prônant la coexistence et la convivialité entre les différentes composantes du Liban.
Nazem el-Qadri
Député sunnite pendant 38 ans, Nazem el-Qadri est assassiné le 22 septembre 1989. Au moment de son assassinat, les législateurs libanais préparaient les négociations pour Taef, en Arabie saoudite, en prélude à l’accord qui devait mettre fin à la guerre au Liban, et fixer un délai pour un retrait des forces syriennes du Liban. El-Qadri venait de critiquer la présence syrienne. Son assassinat est un message de la Syrie, adressé à d'autres députés pour qu’ils n’insistent pas sur un retrait syrien.
René Mouawad
Le président René Moawad, 64 ans, en fonction depuis seulement 17 jours, est assassiné dans un attentat à la voiture piégée à son retour des cérémonies de la fête de l'Indépendance à Beyrouth-Ouest, le 22 novembre 1989. Moawad avait cherché à établir un gouvernement d'unité nationale pour mettre fin à la guerre libanaise, alors dans sa 14ᵉ année.
Dany Chamoun
Fils de l'ancien président Camille Chamoun, 56 ans, Dany Chamoun est assassiné chez lui, à Baabda, le 21 octobre 1989, par des éléments armés qui se sont fait passer pour des soldats de l'armée libanaise. Sa femme et ses deux fils sont également tués. Chamoun était un farouche opposant au gouvernement du président Elias Hraoui soutenu par la Syrie.
Rafic Hariri
Le Premier ministre, Rafic Hariri, 60 ans, est assassiné le 14 février 2005 par l'explosion d'une tonne d’explosifs, placés dans un camion stationné, au passage de son convoi. Hariri était devenu un critique farouche de l'occupation syrienne du Liban. Son assassinat déclenche la Révolution du Cèdre grâce à laquelle les troupes syriennes sont déboutées après 29 ans d'occupation.
Samir Kassir
Chroniqueur au quotidien An-Nahar et écrivain influent, critique implacable de la Syrie, Samir Kassir, 45 ans, est assassiné le 2 juin 2005 dans l’explosion d’une bombe placée sous son siège, dans sa voiture.
Georges Haoui
Ancien chef du Parti communiste libanais, anciennement allié aux causes palestiniennes, Georges Haoui, 67 ans, est tué le 21 juin 2005 par une bombe d'un kilogramme qui explose sous le siège du passager de sa voiture. Haoui était devenu un critique farouche de la Syrie et de ses services de renseignement.
Gebran Tueni
Membre du Parlement et éditeur du quotidien libanais An-Nahar, farouche critique de la Syrie, Gebran Tuéni, 48 ans, se fait connaître à l'international en mars 2000 lorsqu'il écrit une lettre en première page adressée à Bachar Assad, appelant au retrait des troupes syriennes du Liban. Il est tué le 12 décembre 2005 dans un attentat à la voiture piégée à Mkallès.
Pierre Gemayel
Ministre de l’Industrie et opposant à l'influence syrienne au Liban, Pierre Gemayel, 34 ans, est tué par balles dans sa voiture le 21 novembre 2006. Gemayel était le fils de l'ancien président Amine Gemayel (dont le frère, Bachir, a été assassiné en 1982, quelques jours avant de devenir président) et le petit-fils de Pierre Gemayel, fondateur du parti Kataëb.
Walid Eido
Membre du Parlement et du Courant du Futur dirigé par Saad Hariri, Walid Eido, 65 ans, est assassiné dans un attentat à la voiture piégée, à Raouché, le 13 juin 2007. Trois jours plus tôt, avait été votée une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la création d'un tribunal international pour juger les suspects de l'assassinat de Rafic Hariri. Eido était un critique de la Syrie.
Antoine Ghanem
Député chrétien et membre de la coalition anti-syrienne du 14 mars, Antoine Ghanem, 64 ans, est assassiné dans un attentat à la voiture piégée, le 19 septembre 2007. Ghanem était membre du parti Kataëb. Il avait fui le Liban par crainte pour sa vie. Il était revenu au Liban pour deux jours lorsqu’il a été assassiné.
François el-Hage
Directeur des opérations au commandement de l’armée et l’un des principaux commandants de la bataille de Nahr el-Bared contre les islamistes de Fateh el-Islam, François el-Hage, 54 ans, a été tué dans un attentat à la voiture piégée, le 12 décembre 2007, à Baabda. Son nom circulait parmi les candidats au poste de commandant en chef de l’armée.
Wissam Eid
Âgé de 32 ans, cet officier des Forces de sécurité intérieure était chargé de l'aspect technique des enquêtes sur les attentats survenus depuis 2004, notamment celui de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Son travail a grandement contribué à la progression de l'enquête du Tribunal spécial du Liban, en charge de l’affaire Hariri. Le 25 janvier 2008, à 10h, Il est tué dans un attentat à la voiture piégée, à Furn el-Chebbak.
Wissam el-Hassan
Ce chef du Service de renseignement des Forces de sécurité intérieure et opposant au régime de Damas, 47 ans, est tué le 19 octobre 2012 dans un attentat à la voiture piégée, à cause de son rôle dans l’enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri par le Hezbollah.
Mohammad Chatah
Nommé ministre des Finances en juillet 2008 et conseiller en politique étrangère du Premier ministre Saad Hariri, de novembre 2009 à janvier 2011, Mohammad Chatah, 62 ans, est tué le 27 décembre dans un attentat perpétré dans le centre-ville de Beyrouth. Quelques minutes avant sa mort, Chatah avait accusé le Hezbollah de “faire pression pour obtenir des pouvoirs similaires à ceux que la Syrie a exercés au Liban pendant 15 ans en matière de sécurité et de politique étrangère”.
#Hezbollah is pressing hard to be granted similar powers in security & foreign policy matters that Syria exercised in Lebanon for 15 yrs.
— Mohamad B Chatah (@mohamad_chatah) December 27, 2013
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