La Cesao met en garde contre l’effondrement de l’économie des soins
La Cesao inquiète pour l'économie des soins au Liban ©UN ESCWA

La Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale (Cesao) et la Commission parlementaire libanaise des droits des femmes et des enfants ont mis en garde contre l’effondrement de l'économie des soins, dans une nouvelle étude intitulée “Promouvoir les soins et reconstruire les communautés: le chemin du Liban vers le redressement”.

Le document explique que les répercussions de la guerre entre Israël et le Hezbollah “vont au-delà des besoins humanitaires urgents” et se rapportent aux secteurs de la santé, de l'éducation et des infrastructures sociales, “ce qui nécessite de revoir l'échelle des priorités et de considérer les soins comme un élément essentiel pour parvenir à la stabilité sociale et au redressement économique”.

La guerre, jusqu'en octobre dernier, a causé la mort de 2.546 personnes, dont 127 enfants. De plus, 10.698 personnes ont été blessées et plus de 1,5 million déplacées, dont 400.000 enfants. En outre, 13 hôpitaux ont été détruits et 100 centres de soins de santé primaires ont été fermés, privant d’innombrables familles de services de base. La surpopulation a également conduit à l’aggravation des risques sanitaires et à l’aggravation de la crise des soins.

Par ailleurs, le conflit a révélé “des faiblesses fondamentales dans les infrastructures de soins au Liban”, a déclaré l’auteure de l’étude et responsable des affaires sociales à la Cesao, Rouba Arja, précisant que “les services de base s’effondrent et les femmes, qui assurent la grande majorité des soins non rémunérés aux enfants, assument des responsabilités croissantes. Les écoles sont fermées, les déplacements se multiplient et les besoins en soins de santé augmentent, mais elles ne reçoivent ni soutien ni ressources nécessaires”.

L’étude montre que l’économie des soins du pays a atteint un stade critique, avec une charge grandissante pour les femmes non rémunérées, un stress psychologique et émotionnel croissant pour les soignants, sans compter l’éducation et le développement des enfants qui sont gravement affectés.

“L’absence d’un soutien immédiat et global pourrait pousser toute une génération d’aidants et de bénéficiaires de soins dans le désespoir économique”, prévient Mme Arja.

L’étude recommande d’adopter une approche globale pour reconstruire et développer l’infrastructure de soins, intégrer les besoins de soins dans les plans nationaux de relance et fournir un soutien financier et psychologique ainsi que des opportunités d’emploi aux femmes et aux soignants non rémunérés.

Elle appelle à renforcer la protection sociale des personnes déplacées grâce à des unités mobiles de santé et de soutien psychologique, et en investissant dans l’économie des soins. Cela renforcerait l’autonomisation des femmes, procurerait des opportunités d’emploi supplémentaires dans ce secteur et assurerait une croissance durable et résiliente.

L’étude estime que ces recommandations constituent une feuille de route fondée sur des données probantes pour les décideurs, les organisations humanitaires et les partenaires de développement, dans le but de placer les soins au cœur du chemin du redressement.

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