La question des faux billets de 50 dollars semble en voie de résolution. Désormais, plus de 80% des magasins, supermarchés et stations-service acceptent ces coupures pour les paiements en espèces. Les 15% restants concernent principalement les petits commerces de quartier, souvent ébranlés par la crise économique et une économie du cash fragile.
“La majorité des commerçants ont mis à jour les logiciels de leurs compteuses de billets, désormais plus performants, pour détecter les faux billets”, affirme une source proche de l’Association des commerçants de Beyrouth. Cette mise à jour est devenue une pratique incontournable pour les fournisseurs de biens et services, car le trafic de faux billets est un problème mondial, et non spécifique au Liban.
Cependant, il n’existe pas de solution miracle. Chaque citoyen libanais est invité à faire preuve de prudence et de vigilance quant à l’origine des devises étrangères qu’il manipule.
Le 12 décembre, le Syndicat des changeurs au Liban a publié un communiqué appelant à ne pas exagérer l’ampleur du problème des faux billets de 50 et 100 dollars. “Les investigations montrent que la situation actuelle n’est pas différente de celle d’une période normale de circulation des devises. Les billets contrefaits sont aisément détectés par les changeurs, qui les éliminent sans difficulté”, précise le texte.
Les professionnels du change
Antoine, un changeur de catégorie A agréé par la Banque du Liban, a expliqué à Ici Beyrouth qu’il peut facilement distinguer un vrai billet de 50 dollars d’un faux. Toutefois, son activité ne consiste pas à faire la monnaie pour ses clients. “Aucun texte ne m’interdit ou ne m’autorise à le faire, mais cela ne présente aucun intérêt pour moi. Mon gain provient du différentiel entre les taux d’achat et de vente des devises étrangères”, explique-t-il.
Par ailleurs, une source bancaire interrogée par Ici Beyrouth a expliqué que les banques acceptent sans difficulté le dépôt en cash des coupures de 50 et 100 dollars fait par les clients dans leur compte bancaire. Cependant, leur rôle n’est pas celui de faire la monnaie de 10, 20, 50 ou 100 dollars, c’est-à-dire de faciliter les paiements privés des individus en échangeant à titre d’exemple un billet de 100 dollars contre des coupures plus petites ou des pièces, par exemple deux billets de 50 dollars ou cinq de 20 dollars. “Le transport de petites et nouvelles coupures des États-Unis vers le Liban coûtent cher aux banques”, dit-il.
Interrogée sur la possibilité de retirer un faux billet de 50 dollars à un guichet automatique (ATM), la source bancaire précise que les billets en dollars présents dans les distributeurs des banques peuvent être facilement vérifiés, même en l'absence de reçu. En effet, chaque banque conserve une trace des numéros de série des billets distribués. Il suffit au client de se rendre à l'agence gestionnaire de l'ATM et de fournir la date et l'heure du retrait pour identifier les billets concernés.
La source précitée a indiqué qu'une mesure importante a été adoptée par certaines banques, qui ont retiré les billets de 50 dollars de leurs distributeurs automatiques. De plus, certaines d’entre elles ont cessé de délivrer cette coupure à leurs clients.
Elle a précisé que cette initiative vise à éliminer les faux billets du marché. Selon elle, cette opération devrait être achevée en quelques jours, la situation étant déjà largement maîtrisée.
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