Une foule silencieuse s'est rassemblée vendredi à Damas pour interpeller les nouvelles autorités sur le sort de leurs proches disparus dans les prisons de l'ancien régime syrien et exiger que justice soit rendue après le départ de Bachar el-Assad.

Le sort de dizaines de milliers de prisonniers et disparus constitue l'un des aspects les plus douloureux du drame syrien, dans un pays miné par plus quarante ans de tyrannie et déchiré par plus de 13 ans d'une guerre dévastatrice qui a fait plus d'un demi-million de morts.

Sur la place du Hijaz, dans le centre de Damas, plusieurs dizaines de manifestants à la mine grave brandissaient des photos de membres de leur famille portés disparus, selon un correspondant de l'AFP.

"Il est temps pour les tyrans de rendre des comptes", proclamait une banderole noire déployée au balcon de l'ancienne gare de Damas, élégante bâtisse ottomane.

"Révéler le sort des disparus est un droit", ou "je ne veux pas une tombe inconnue pour mon fils, je veux la vérité", pouvait-on lire sur d'autres pancartes.

Impensable il y a encore quelques semaines quand Bachar el-Assad était président, manifester à Damas est désormais possible sous les nouvelles autorités dominées par les islamistes de Hay’at Tahrir el-Cham (HTC), qui ont renversé l'ancien pouvoir le 8 décembre.

"Je faisais partie des gens qui avaient peur, c'est la première fois que je manifeste", confie Amani el-Hallaq, 28 ans, qui veut que soient retrouvés les restes de son cousin, enlevé en 2012.

Dentiste en formation, il avait été emmené par le régime à sa sortie de l'université: "Ils ont arraché ses ongles, il est mort sur le coup", raconte la jeune femme, un voile blanc sur les cheveux.

"On veut savoir où sont les disparus, leurs corps, pouvoir les identifier".

Trois ONG ont appelé lundi les nouvelles autorités à prendre des mesures pour conserver les preuves des "atrocités" commises par le régime Assad.

Jeudi, les forces de sécurité ont arrêté dans l'ouest du pays un général qui dirigeait la justice militaire sous l'ancien régime. Il est accusé d'être responsable de la condamnation à mort de milliers de personnes détenues à la tristement célèbre prison de Saydnaya, à l'issue de procès expéditifs, selon des militants.

Avec AFP

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