Pour que 2025 soit l’année des chrétiens au Liban
©Ici Beyrouth

Il serait faux de dire que le régime des Assad a protégé les chrétiens de Syrie, et, avant eux ceux du Liban, ou encore que le nouveau dirigeant syrien, Ahmad el-Chareh, du fait de son expérience et de sa représentativité, constituerait une garantie pour les chrétiens de Syrie et du Liban.

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les chrétiens du Liban disposent d’une occasion pour renforcer leur présence et reprendre le rôle qu’ils avaient perdu au Liban. Non pas sur base de la “défense des droits des chrétiens” prônée par Gebran Bassil, mais à travers une série de mesures fondamentales.

La première et la plus importante reste l’élection d’un président de la République qui reflèterait les aspirations des chrétiens. Un président qui ne ferait pas de concessions à leurs dépens et qui ne renoncerait pas à ce qui leur appartient pour servir ses intérêts. Un président qui croirait en l’État, car plus l’État est fort, plus les chrétiens sont forts, et plus il est faible, plus ils s’affaiblissent. Un État fort qui déclarerait la guerre à l’économie illégale et qui collecterait les taxes de manière équilibrée rassurerait les chrétiens.

Restituer aux chrétiens leurs droits passe impérativement par une consolidation de l’autorité de l’État. Cette chance est désormais à portée de main, avec l’affaiblissement du Hezbollah qui se posait en obstacle devant l’édification d’un État fort. À condition, bien sûr, que les dirigeants et les partis chrétiens ainsi que l’Église la saisissent, en renonçant aux querelles de clochers, aux calculs privés et aux politiques politiciennes.

Un autre levier fondamental consiste à renforcer le rôle de l’armée, au sud et au nord du Litani, ainsi que le long des frontières. Cette année, la Troupe a fourni des efforts exceptionnels sur plusieurs fronts et son commandant en chef a incarné un modèle qui devrait être suivi dans plusieurs postes étatiques pour que l’État regagne en puissance.

Les chrétiens n’ont pas besoin d’un régime ou d’individus pour les protéger. Ce dont ils ont réellement besoin, c’est d’un État juste, fort et équitable, un État qui ne les hisse pas au-dessus des autres, mais qui empêche qu’ils soient marginalisés ou dominés, comme cela a été le cas à maintes reprises après la guerre.

Un tel État peut émerger avec le bon choix de président. Nous devons œuvrer conjointement avec les musulmans pour l’édifier ensemble et non pas pour le subdiviser en parts. Il faut aussi reconnaître que notre neutralité est notre salut. Le Liban ne doit plus être le terrain de jeu des puissances étrangères. L’année 2025 peut et doit être celle des chrétiens au Liban, mais à une seule condition: qu’elle soit également celle de l’émergence de l’État.

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