La semaine précédant l’investiture du président américain élu Donald Trump, le 20 janvier, a été marquée par un marathon d’auditions au Sénat. Les candidats désignés au nouveau cabinet y ont été interrogés afin d’obtenir la confirmation des sénateurs. Ici Beyrouth fait le point sur la procédure de confirmation et sur les candidats soumis à cette épreuve.
Le président américain élu, Donald Trump, prête serment aujourd’hui, lundi 20 janvier, officialisant ainsi son retour au pouvoir. La semaine précédant cette investiture a été marquée par le début des auditions de confirmation au Sénat, où le public a pu observer les commissions interroger les candidats proposés par Trump pour évaluer leur aptitude à occuper leurs postes respectifs.
Mais comment fonctionne cette procédure de confirmation des nominations et, surtout, à quels candidats de la nouvelle administration Trump s'applique-t-elle?
La procédure de confirmation par le Sénat
Le Sénat des États-Unis est la chambre haute du Congrès américain. Il est composé de 100 membres, deux représentants pour chaque État, élus au suffrage universel direct pour six ans. Avec la chambre basse, la Chambre des représentants, il constitue la branche législative du gouvernement fédéral des États-Unis. Le Sénat siège dans l'aile nord du Capitole, à Washington, tandis que l'aile sud est occupée par la Chambre des représentants.
Aux États-Unis, la Constitution exige que certaines nominations effectuées par le président soient confirmées par un vote au Sénat. Un nouveau président est responsable de pourvoir à plus de 1.200 postes au sein de l'Exécutif, avec l'avis et le consentement du Sénat, selon le Centre pour la transition présidentielle (Center for Presidential Transition). Ces nominations concernent principalement des personnalités appelées à occuper des postes clés, tels que les responsables des départements (équivalents des ministres), les juges, les ambassadeurs, ainsi que les directeurs du FBI et de la CIA, et plusieurs secrétaires.
En revanche, la confirmation par le Sénat n'est pas requise pour les membres de l'équipe présidentielle qui gravitent autour du président au sein de la Maison Blanche, tels que les conseillers et les envoyés spéciaux.
Ce processus de contrôle repose sur des investigations menées par le FBI, incluant la soumission d'un rapport de divulgation financière personnelle et une vérification des antécédents.
Lors de ces auditions publiques au Sénat, les candidats devront répondre aux questions franches et souvent incisives des législateurs des deux partis, républicain et démocrate. Ce sera une occasion, notamment pour les démocrates, de demander des comptes aux candidats de Trump et de contester son programme.
Ces auditions peuvent durer plusieurs heures, les membres des commissions posant des questions sur les antécédents et les positions politiques des candidats. Une fois les auditions terminées, la nomination peut être mise à l’ordre du jour pour examen et votée par l’ensemble du Sénat, selon le Centre pour la transition présidentielle.
Pour qu'une nomination soit confirmée, le candidat doit obtenir une majorité simple au Sénat, soit 51 voix ou plus sur les 100 sénateurs.
Actuellement, les républicains détiennent la majorité au Sénat, avec 53 sièges contre 47 pour les démocrates. Cela signifie que la plupart des choix de Trump devraient être confirmés sans difficulté peu après son entrée en fonction le 20 janvier. Pour les nominations les moins controversées, cela pourrait être une procédure formelle rapidement expédiée. Pour d'autres, particulièrement controversées, la procédure risque d'être plus longue et la bataille plus ardue, surtout si certains sénateurs républicains s'y opposent.
Si le Sénat vote contre une nomination, la personne ne peut pas obtenir le poste au sein du Cabinet. Cependant, cela reste rare. Dans l’histoire des États-Unis, la dernière fois où le Sénat a rejeté une nomination faite par un président remonte à 1989, sous George H. W. Bush. Ce dernier avait choisi l’ancien sénateur John Tower comme secrétaire à la Défense, mais cette nomination avait semé la controverse en raison des penchants de Tower pour l’argent, l’alcool et les femmes.
Treize auditions ont eu lieu les 14, 15 et 16 janvier. Une séance est prévue le mardi 21 janvier, au lendemain de l’investiture de Donald Trump, et d’autres auditions seront programmées dans les semaines à venir.
Alors que pour son premier mandat, Donald Trump s’était largement reposé sur l’establishment républicain pour nommer des hommes et des femmes d'expérience à des postes clés, le président élu a cette fois-ci surtout choisi des fidèles et des soutiens financiers. Qui sont ces personnalités nommées à des postes stratégiques de la nouvelle administration Trump? Lesquelles suscitent le plus de controverses?
Candidats soumis à une confirmation par le Sénat
Pete Hegseth, secrétaire à la Défense
Désigné par Donald Trump en tant que secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, 44 ans, a été le premier candidat à subir une audition, sa nomination étant la plus controversée. Ancien vétéran de la Garde nationale et animateur à Fox News, il a comparu, mardi 14 janvier, devant la commission des Forces armées du Sénat.
Pendant plus de quatre heures, il a été prié de s'expliquer sur des accusations d'agression sexuelle, d’abus d'alcool, de misogynie et de malversations financières. Le conservateur a nié les accusations et a esquivé, autant que possible, les questions pressantes. “On a laissé une poignée de sources anonymes organiser une campagne de dénigrement contre moi”, a-t-il déclaré.
Dès l'annonce de sa nomination, Pete Hegseth avait assuré vouloir réformer le Pentagone de fond en comble, qu’il jugeait devenu trop “woke” et acquis à une idéologie trop à gauche. Il envisage notamment de limoger certains généraux et d’interdire à nouveau aux personnes transgenres de s'enrôler dans l’armée.
Cependant, l’opposition avait critiqué son manque d’expérience pour diriger la plus puissante armée du monde. “M. Hegseth, je ne crois pas que vous soyez qualifié pour répondre aux exigences de cette fonction”, a déclaré le sénateur démocrate Jack Reed.
“Comme moi, [Donald Trump] veut un Pentagone concentré à fond sur le combat, la létalité, la méritocratie, les principes et la préparation. C'est tout. C'est ça mon boulot”, a ainsi assuré M. Hegseth devant la commission, après avoir été interrompu à plusieurs reprises par des manifestants dans l'assistance protestant contre la guerre à Gaza.
“Peut-on vraiment compter sur le fait d’appeler Hegseth à deux heures du matin pour prendre des décisions de vie ou de mort concernant la sécurité nationale? Non”, a rétorqué la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.
Début décembre, Donald Trump a réitéré son soutien à Pete Hegseth, affirmant que l’appui dont il bénéficie parmi les sénateurs républicains est “fort et profond”. Sa mission principale, a-t-il ajouté devant les sénateurs, sera de “ramener la culture du guerrier” au Pentagone.
Pam Bondi, procureure générale
Parmi les candidats surveillés durant la semaine précédant l’investiture de Donald Trump figure Pam Bondi, nommée au poste de procureure générale. Elle a comparu mercredi devant la commission judiciaire du Sénat. Bien qu’elle ait fait l'objet d'un examen minutieux de la part des démocrates, sa nomination devrait, en fin de compte, être confirmée. Si son choix est avalisé par le Sénat, Bondi retrouvera sous ses ordres au département de la Justice trois avocats personnels de Trump, nommés à des postes stratégiques.
Pam Bondi, 59 ans, a été procureure générale de la Floride avant de rejoindre le groupe de réflexion de droite America First Policy Institute. Elle a été choisie pour ce poste après que le premier choix de Trump, l’ex-député Matt Gaetz, ait retiré sa candidature, à la suite de vives critiques concernant, entre autres, son manque d’expérience.
Avec plus de vingt ans de carrière de procureure en Floride, Pam Bondi est mieux armée pour répondre à ce reproche. Elle a également fait partie de l’équipe d’avocats de Donald Trump lors de son procès en destitution au Sénat en 2020. “Depuis trop longtemps, le ministère de la Justice a été instrumentalisé contre moi et d’autres républicains. Plus maintenant”, a écrit Donald Trump sur son compte sur Truth Social.
Le procureur spécial Jack Smith a publié mardi un rapport selon lequel Donald Trump aurait été condamné pour tentatives illicites d’inverser les résultats du scrutin de 2020, s'il n’avait pas remporté la présidentielle en novembre dernier.
John Ratcliffe, directeur de la CIA
Ancien directeur du Renseignement national et représentant du Texas, John Ratcliffe, 59 ans, prendrait la direction de la Central Intelligence Agency (CIA). Figure marquante de la droite républicaine, il est apprécié pour son engagement envers la défense des droits constitutionnels des Américains.
Son audition mercredi devant la commission du Renseignement du Sénat semble avoir ouvert la voie à la confirmation de sa nomination en tant que prochain directeur de la CIA.
Les échanges ont porté sur divers sujets, notamment la collecte de renseignements, les menaces mondiales auxquelles les États-Unis font face, ainsi que certaines des actions de Ratcliffe en tant que directeur du renseignement national à la fin du premier mandat de Trump.
Devant les sénateurs, Ratcliffe s'est engagé à maintenir la CIA apolitique. Par ailleurs, connu pour ses positions fermes contre la Chine et son Parti communiste chinois au pouvoir, il a plaidé en faveur d'une surveillance accrue de cette puissance asiatique lors de son processus de confirmation.
“Comprenez que la nation qui gagnera la course des technologies émergentes d’aujourd’hui dominera le monde de demain”, a-t-il insisté lors de son allocution.
Marco Rubio, secrétaire d'État
Le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, a été nommé par Trump au poste de secrétaire d'État, après avoir été son rival lors des primaires républicaines de 2016. Né à Miami de parents cubains, Rubio est connu pour ses positions hostiles envers la Chine et l'Iran, sa défense de la souveraineté de Taïwan, ainsi que son soutien indéfectible à Israël.
Doté d'un profil consensuel et respecté, Marco Rubio semble bénéficier du soutien des deux camps, républicain et démocrate. Lors de son allocution prononcée mercredi devant la commission des Relations étrangères du Sénat, dont il est membre, il a reçu un accueil chaleureux de la part des sénateurs, qui ont salué son expérience approfondie en politique étrangère.
“Sous la présidence de Trump, la priorité absolue du département d'État des États-Unis sera les États-Unis”, a déclaré Rubio. Le futur chef de la diplomatie américaine a ajouté que “le XXIe siècle sera défini par ce qui se passera entre les États-Unis et la Chine”, réitérant sa conviction de longue date selon laquelle les États-Unis doivent contrer l'influence de la Chine de manière plus vigoureuse.
Si sa nomination est confirmée par le Sénat, Marco Rubio dirigera le plus grand réseau diplomatique du monde, composé de plus de 55.000 employés, et sera le visage de l'Amérique à l'étranger. En tant que secrétaire d'État, il serait chargé d'appliquer le slogan de Donald Trump, “la paix par la force”, un vieux concept de realpolitik que le président élu souhaite remettre au goût du jour.
Kash Patel, directeur du FBI
Kash Patel, désigné par Donald Trump pour diriger le Federal Bureau of Investigation (FBI), a promis de démanteler l’organisation même qu'il est censé diriger. S’il accède à ce poste, “les hauts responsables du FBI seront licenciés”, a-t-il écrit dans son livre de 2023. Le quartier général de l'agence à Washington, en plein centre-ville, serait vidé et fermé, et son autorité serait “considérablement réduite et recentrée”, a-t-il ajouté.
L'ancien avocat est une figure largement controversée. Sa valeur aux yeux de Trump réside dans leur mépris commun à l’égard des pouvoirs établis à Washington. L'arrivée de Patel à la tête du FBI nécessiterait de forcer le départ de l'actuel directeur, Christopher Wray, nommé par Trump en 2017, avant l'expiration, dans trois ans, de son mandat de dix ans. Wray avait annoncé le 11 décembre qu’il démissionnerait à l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Le sénateur Richard Blumenthal, membre de la commission judiciaire du Sénat, a exigé jeudi que Kash Patel s'explique sur son soutien passé à des théories du complot, telles que QAnon.
Kash Patel n’est pas étranger à la mouvance complotiste d'extrême droite QAnon, une organisation que la police fédérale considère comme susceptible d’inciter à la violence. Il est également un adepte de la théorie du Deep State (État profond), une croyance complotiste qui soutient que le pays serait régi par une entité administrative secrète composée de financiers, d’agents du renseignement, de personnalités politiques, de hauts fonctionnaires, de lobbys et de médias officiels. Ce réseau agirait pour ses propres intérêts, en contrôlant la politique du pays et en évinçant le pouvoir exécutif.
Les démocrates expriment également des inquiétudes concernant la possibilité que le FBI, sous la direction de Patel, puisse cibler les ennemis politiques du président entrant, ainsi que des journalistes.
La candidate au poste de procureure générale, Pam Bondi, a été interrogée à ce sujet, puisqu'elle serait responsable de la supervision du FBI. Les sénateurs lui ont demandé son avis sur Patel, notamment à propos de rapports affirmant qu'il aurait constitué une “liste d'ennemis” parmi les responsables de l'administration Biden et des démocrates qu'il souhaiterait enquêter sous une seconde présidence Trump.
De son côté, Pam Bondi a défendu Patel en affirmant à la commission judiciaire qu'elle ne croyait pas à l’existence d'une telle liste. Elle a également souligné l’expérience de Patel au sein des départements du Renseignement et de la Défense.
Fidèle parmi les fidèles de Donald Trump et figure du mouvement Maga (Make America Great Again), Patel a occupé plusieurs postes au sein de la précédente administration républicaine. Il a notamment été chef de Cabinet au département de la Défense, conseiller sur l'antiterrorisme au Conseil de sécurité nationale, conseiller principal auprès du directeur du Renseignement national et procureur fédéral au département de la Justice.
Lee Zeldin, directeur de l'Agence de protection de l'environnement
Ancien représentant de New York, Lee Zeldin a été confronté jeudi à des questions sur le changement climatique, les réglementations environnementales et la production d'énergie.
Lors de son audition, qui a duré un peu plus de trois heures, Zeldin a affirmé que les Américains méritent un environnement propre “sans étouffer l'économie”. Si sa nomination est confirmée, il dirigera l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA), un département clé dans l'engagement de Donald Trump de réduire les réglementations fédérales et de promouvoir le développement des secteurs du pétrole et du gaz.
Dans ce contexte, Zeldin a réitéré qu'il ne s'engagerait pas sur des politiques spécifiques, insistant sur le fait qu'il ne préjugerait pas des résultats avant de prendre ses fonctions à la tête de l'EPA.
En revanche, il a hésité à répondre à des questions sur le rôle de l'EPA dans la réduction de la dépendance des États-Unis aux combustibles fossiles, tout en reconnaissant que le changement climatique est réel et constitue une menace sérieuse.
Chris Wright, secrétaire à l'Énergie
Climatosceptique, PDG de l'entreprise Liberty Energy et soutenu par les compagnies pétrolières américaines, Chris Wright est le choix de Donald Trump pour diriger le département de l'Énergie, avec pour feuille de route la dérégulation du secteur.
Lors de son audition de confirmation, qui s'est tenue mercredi devant la commission du Sénat pour l’Énergie et les ressources naturelles, Wright a affirmé qu'il soutiendrait toutes les sources d'énergie américaines, tout en reconnaissant que la combustion des combustibles fossiles contribue au changement climatique.
Wright a fondé Liberty Energy en 2011, une entreprise spécialisée dans la fracturation hydraulique, une méthode d'extraction d'hydrocarbures particulièrement polluante. Il a longtemps été l'une des voix les plus véhémentes de l'industrie contre les efforts visant à combattre le changement climatique, estimant que la production accrue de combustibles fossiles pourrait aider à sortir des populations de la pauvreté à travers le monde.
Son audition de confirmation a été interrompue à plusieurs reprises par des opposants, exprimant des préoccupations sur ses positions et son engagement envers l'industrie fossile.
Chris Wright serait également membre du Conseil national de l'énergie, nouvellement créé par Donald Trump, qui aura pour mission de "superviser le chemin vers la domination énergétique des États-Unis".
Tulsi Gabbard, directrice du Renseignement national
Tulsi Gabbard, ancienne membre démocrate de la Chambre des représentants, s'était présentée aux primaires du Parti démocrate pour l'élection présidentielle de 2020. En octobre 2022, elle a quitté le Parti démocrate et, en août 2024, a rejoint activement la campagne de Donald Trump. Elle a brièvement été envisagée comme une possible colistière de Trump.
Lieutenant-colonel dans la réserve de l'Armée et ayant servi en Irak, Tulsi Gabbard a vu son audition pour le poste de directrice du Renseignement national reportée à la semaine suivant l’investiture du nouveau président, pour des raisons administratives. Elle devrait comparaître devant la commission du Renseignement du Sénat, qui exige la soumission des documents des candidats au moins une semaine avant l'audition.
Le choix de Gabbard a suscité des critiques en raison de son manque d'expérience en matière de renseignement, ainsi que de ses opinions prorusses. Elle a attiré l'attention après un voyage en Syrie en 2017, où elle a rencontré l'ancien président Bachar el-Assad. À l'époque, elle a défendu cette rencontre, la qualifiant de “mission d'investigation”, mais en 2019, elle a changé de position, qualifiant Assad de “dictateur brutal”.
Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la Santé et aux Services sociaux
Robert F. Kennedy Jr,, nommé à la tête du département de la Santé et des Services sociaux, est un ancien avocat spécialisé en droit de l'environnement, mais sans formation scientifique. Âgé de 70 ans, il est le fils de l’ancien procureur général Robert F. Kennedy et le neveu du président John F. Kennedy.
Robert F. Kennedy Jr. a commencé son incursion en politique en tant que membre du Parti démocrate, lançant sa propre candidature à l'investiture présidentielle avant de quitter le parti et, plus tard, d'apporter son soutien à Donald Trump.
Sa nomination au sein du nouveau Cabinet fait face à des oppositions de la part des membres des deux partis, qui lui reprochent d'avoir diffusé des informations erronées concernant les vaccins, notamment lors de la pandémie de rougeole en 2019. Notoirement sceptique vis-à-vis des vaccins, Kennedy a également propagé des théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19, ainsi que sur de prétendus liens entre vaccination et autisme. Il a également appelé à l'arrêt de l'ajout de fluor dans l'eau courante, une mesure qui, bien que controversée, est considérée comme une grande réussite sanitaire dans la lutte contre les caries dentaires.
La date de son audition de confirmation n’a pas encore été fixée.
Kristi Noem, secrétaire du département de la Sécurité intérieure
Kristi Noem, gouverneure du Dakota du Sud, a été choisie par Donald Trump pour diriger le département de la Sécurité intérieure. Lors de son audition de confirmation vendredi devant la commission de la Sécurité intérieure et des Affaires gouvernementales du Sénat, elle a répondu à une série de questions sur des sujets tels que la sécurité à la frontière, le terrorisme intérieur et la distribution des secours en cas de catastrophe.
Dans ce cadre, Noem a qualifié la frontière entre les États-Unis et le Mexique de "zone de guerre", promettant de soutenir la politique de Trump “Rester au Mexique”. “Les défis qui nous attendent sont extrêmement significatifs et nous devons sécuriser nos frontières contre le trafic illégal et l'immigration clandestine”, a-t-elle affirmé.
“Sous ma direction du département de la Sécurité intérieure, il n’y aura aucun parti pris politique dans la manière dont les secours en cas de catastrophe seront fournis au peuple américain”, a-t-elle ajouté.
Âgée de 53 ans, Kristi Noem a été élue gouverneure en 2018, après avoir représenté l'État du Dakota du Sud pendant huit ans à la Chambre des représentants. Noem avait été envisagée comme une potentielle colistière de Trump au début de la campagne présidentielle. Alliée fidèle du président élu, elle devrait superviser des domaines clés tels que les douanes et la protection des frontières, des priorités pour cette administration. Bien que critiquée pour ses positions fermes, Trump la décrit comme une protectrice inflexible des intérêts américains en matière de sécurité. Jusqu'à présent, elle semble bénéficier d'un fort soutien des sénateurs républicains.
Elise Stefanik, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies
Elise Stefanik, représentante de New York, a été choisie pour devenir ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. Reconnue pour sa loyauté envers Trump et ses positions conservatrices, elle est également connue pour sa défense sans faille du président et ses critiques acerbes à l'égard de l'ONU, qu'elle accuse régulièrement d'antisémitisme.
Aux côtés du sénateur Marco Rubio, nommé secrétaire d'État, Stefanik représente une figure clé à travers laquelle Trump cherche à réorienter la politique étrangère américaine. Son mandat à l'ONU devrait se distinguer par un ton combatif, s'opposant plus ouvertement que son prédécesseur aux normes multilatérales des Nations unies et en positionnant la politique étrangère des États-Unis comme étant moins dépendante du consensus international. Bien qu’elle soit probablement moins conflictuelle envers la Russie, son approche vis-à-vis de la Chine continuera d'adopter une posture ferme, privilégiant la compétition à la coopération.
Stefanik, qui dispose d'une expérience limitée en politique étrangère, s'aligne étroitement sur les positions de Donald Trump, en particulier sur Israël et l'Ukraine. Défenseure vocale du droit d'Israël à l'autodéfense, elle s'est adressée à la Knesset en mai 2024, où elle a appelé à une aide militaire américaine inconditionnelle. En ce qui concerne l'Ukraine, Stefanik a d'abord soutenu l'adhésion du pays à l'Otan en 2022, avant de voter contre l'aide militaire en 2024, justifiant ce changement par son alignement avec la volonté de Trump de privilégier des règlements négociés.
La date de son audition de confirmation devant la commission des Relations étrangères du Sénat n’a pas encore été fixée.
Mike Huckabee, ambassadeur des États-Unis en Israël
Mike Huckabee, ancien gouverneur de l'Arkansas et ex-pasteur, est une figure de la droite chrétienne conservatrice qui serait nommé ambassadeur des États-Unis en Israël. Il a tenté sans succès d'obtenir l'investiture républicaine à la présidentielle en 2008 et 2016.
Proche des milieux israéliens procolonisation, Huckabee est un fervent défenseur d'une vision biblique du territoire, refusant de considérer la Cisjordanie comme un “territoire occupé”. “Mike s'engage à travailler sans relâche pour instaurer la paix au Moyen-Orient”, a déclaré Donald Trump dans un communiqué.
Aucune précision n’a encore été donnée concernant la date de son audition de confirmation.
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