Oscars 2025: le cinéma français en pleine ascension à Hollywood
La réalisatrice française Coralie Fargeat arrive pour la 82e cérémonie annuelle des Golden Globe Awards au Beverly Hilton Hotel, en Californie, le 5 janvier 2025. ©Etienne Laurent / AFP

Les Oscars 2025 mettent en lumière la domination du cinéma français, avec Emilia Perez de Jacques Audiard décrochant un impressionnant total de 13 nominations. L’édition de cette année se distingue par la diversité des récits et l’ascension de nouveaux talents, consolidant ainsi la place de plus en plus influente du cinéma hexagonal à Hollywood.

Les Oscars 2025 sont marqués par une forte présence du cinéma français, avec plusieurs films en lice dans des catégories prestigieuses. Parmi eux, Emilia Perez de Jacques Audiard a établi un record avec 13 nominations, un exploit rare pour un film non anglophone. Ce film, un drame musical sur la transition de genre, a été salué pour sa dimension cosmopolite, avec des décors évoquant le Mexique tout en étant tourné en Espagne et chanté en espagnol. L’actrice transgenre Karla Sofia Gascon, qui interprète le rôle principal, a également marqué l’histoire avec sa nomination pour la meilleure actrice.

"French touch"

Ce succès intervient dans un contexte où le cinéma français continue de briller à l’international. Après l’Oscar remporté l'année précédente par Anatomie d’une chute de Justine Triet, qui n’avait pourtant pas remporté de statuette dans les autres catégories pour lesquelles il était nominé, la "French touch" s’impose à nouveau à Hollywood. Jacques Audiard, qui se souvient encore de sa première nomination aux Oscars avec Un prophète en 2009, s’est montré particulièrement ému par l’ampleur des nominations de son film Emilia Perez, notant que cette double sélection – meilleur réalisateur et meilleur film – représente une nouvelle forme de pression, mais aussi une grande fierté pour le cinéma français.

Parallèlement à Jacques Audiard, Coralie Fargeat, avec The Substance, figure également parmi les nommés dans la catégorie meilleure réalisatrice. Première femme à obtenir cette distinction depuis plusieurs années, Coralie Fargeat s’inscrit dans une lignée de réalisateurs français qui parviennent à séduire le jury des Oscars. The Substance, un film d'horreur en anglais, a été salué pour sa mise en scène soignée et pour le retour de l’actrice Demi Moore, qui signe son comeback dans un rôle crucial. Coralie Fargeat a souligné que la dimension française de son film n'était pas un aspect central de son travail, préférant se concentrer sur l’essence même de son récit, mais son parcours dans des écoles renommées comme Sciences-Po et la Fémis n’est pas sans influence.

Musique, voix et récit

Cette année, les Oscars révèlent également une autre facette du cinéma international. L’accent est mis sur les films musicaux, avec Emilia Perez, Wicked et Un parfait inconnu figurant parmi les œuvres les plus nommées. Ces films ont raflé un total impressionnant de 31 nominations, prouvant que la musique reste un vecteur puissant de l’art cinématographique. Il est à noter que ces films ont été interprétés par des stars comme Ariana Grande et Timothée Chalamet.

Les nominations aux Oscars de cette année marquent aussi un tournant en ce qui concerne la diversité des voix et des récits. Un nombre croissant de films non américains, notamment Anora (Brésil) et Flow (Lettonie), figurent parmi les nommés. Le film brésilien Je suis toujours là a aussi reçu des nominations dans trois catégories. Cette ouverture à divers récits est renforcée par la reconnaissance des talents étrangers, avec des noms comme Yura Borisov (Russie), Fernanda Torres (Brésil) et Isabella Rossellini (Italie), qui figurent parmi les nominations d’interprètes.

Vent de fraîcheur

En parallèle, l'absence de certains noms attendus, comme celui de Denis Villeneuve pour Dune: deuxième partie, a surpris nombre de critiques. Pourtant, cette sélection reflète un vent de fraîcheur avec l’émergence de nouveaux visages dans la catégorie du meilleur réalisateur. Des cinéastes comme Brady Corbet (36 ans), James Mangold (61 ans) et Jacques Audiard (72 ans) apportent chacun une perspective différente mais complémentaire, renforçant ainsi la diversité des propositions de cette année.

Enfin, les liens entre le cinéma français et le Festival de Cannes ne cessent de se renforcer. Les films primés au festival, comme Emilia Perez et Anora, continuent de trouver une reconnaissance à l’international, mettant en exergue la position de plus en plus dominante du cinéma français sur la scène mondiale. La sélection de films français aux Oscars prouve, une fois de plus, l’impact durable du cinéma hexagonal, capable de s’imposer dans l’industrie cinématographique mondiale. 

Avec AFP

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