
Le président de la commission des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan, a souligné que la mise en place de réformes dans le domaine des finances publiques ne peut se faire sans aborder quatre thèmes essentiels: le système fiscal, le budget, les comptes financiers et les emprunts.
Il a tenu ces propos lors de sa participation à une conférence sur les réformes des finances publiques au Liban, organisée par l'École supérieure des affaires (ESA).
M. Kanaan a expliqué que les réformes ne doivent pas être temporaires, mais doivent refléter une réelle volonté et conviction. Il a également espéré que la nouvelle administration sera prête à s'engager dans ce processus de réforme, assurant que le Parlement fournira son soutien par la législation nécessaire.
Le député a rappelé qu'il était membre de la commission parlementaire des Finances depuis 15 ans et qu’il avait pris plusieurs initiatives pour réformer le secteur public et la gestion des finances publiques. Il a évoqué l'importance de réformer ce secteur de manière complète, en tenant compte des enjeux politiques, économiques, sociaux et administratifs, évoquant le rôle crucial des finances publiques, qui sont au cœur de la vie de l'État, en tant qu’individus et institutions.
Il a également insisté sur la nécessité de réformer le système fiscal libanais en profondeur en proposant de remplacer le système actuel, qui repose sur des impôts indirects, par un système plus équitable. La révision des impôts directs, notamment un impôt unique sur les revenus, permettrait de garantir plus d'équité. Selon lui, la réforme fiscale ne doit pas se limiter à quelques ajustements dans le budget annuel, mais devrait faire partie d'une vision globale et ambitieuse de justice fiscale.
Pour lui, le budget doit être inclusif et traiter de toutes les dépenses de l'État, y compris les prêts, les subventions et les fonds gérés par des organismes publics. Il a rappelé que le budget doit respecter la Constitution et se limiter à l'approbation des prévisions de dépenses et de recettes, excluant d'autres aspects législatifs non pertinents.
M. Kanaan a aussi mis en avant l'importance de la transparence financière, précisant que le respect des normes constitutionnelles, notamment l'article 87, est indispensable pour la présentation des comptes financiers. Il a également évoqué les lacunes dans le traitement des comptes des années passées, notamment les 27 milliards de dollars manquants.
Concernant les emprunts publics, M. Kanaan a souligné que leur gestion devrait se faire dans le respect de l'article 88 de la Constitution. Il a critiqué la pratique consistant à emprunter via les bons du Trésor sans une réelle nécessité, ce qui a conduit à une augmentation de la dette publique. Il a également abordé les prêts à court terme accordés aux administrations, un sujet qui a affecté la stabilité financière du Liban.
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