
En apparence, Kulluna Irada se présente comme un acteur engagé en faveur de la transparence, de la bonne gouvernance et de l’édification d’un État de droit. Mais en réalité, l’organisation n’est qu’une plateforme politique opaque, impliquée dans des violations flagrantes de la loi, des détournements financiers et des pratiques douteuses qui menacent la stabilité du pays.
Bien qu’elle ait obtenu son agrément sur base d’objectifs associatifs, elle s’est écartée de sa mission première pour financer des campagnes électorales, influencer la nomination de ministres, constituer des listes électorales et proposer des candidats à des postes clés, notamment à la Banque du Liban. Autant d’irrégularités qui font d’elle un modèle d’opacité et de mauvaise gouvernance, accentué par des falsifications comptables récurrentes.
Tout en prônant la transparence et la bonne gouvernance, Kulluna Irada refuse de publier la liste de ses donateurs. Sa directrice exécutive, Diana Menhem, affirme que son financement provient exclusivement de ses membres, tandis que son site web officiel mentionne 36 donateurs libanais anonymes.
En 2022, l’organisation a révélé sur son site avoir dépensé 2,52 millions de dollars en six mois sur ce qu’elle appelle des “efforts électoraux”, couvrant la période de décembre 2021 à mai 2022. Ce montant inclut également les frais opérationnels d’octobre 2021 à juin 2022. Cependant, ces chiffres n’apparaissent dans aucun des budgets ou des bilans financiers soumis officiellement.
Kulluna Irada a par ailleurs transmis des documents financiers pour l’année 2020 ainsi qu’un bilan pour 2021 déclarant un résultat de zéro; et aucune trace de projet de budget pour 2022.
Bien que l’organisation ait obtenu son agrément officiel du ministère de l’Intérieur en 2021, elle reconnaît avoir lancé ses activités dès 2017, sans jamais publier de rapports financiers pour les années 2017, 2018, 2019 et 2020.
Concernant 2021 et 2022, les bilans soumis affichent des recettes et des dépenses nulles, tout comme le solde bancaire déclaré, ce qui signifie qu’aucune transaction, aussi minime soit-elle, n’a été réalisée, pas même l’achat d’un cahier ou d’un crayon.
En 2023, l’organisation a approuvé un budget à “déficit nul” d’un montant de 1,5 milliard de livres libanaises (environ 100.000 dollars au taux de 15.000 LL/USD, ou 16.800 dollars au taux de 89.500 L/USD), tout en continuant à déclarer des résultats comptables fictifs.
De plus, aucune mise à jour n’a été communiquée au ministère de l’Intérieur depuis 2023, et l’organisation n’a pas obtenu d’attestation officielle pour 2024 et 2025.
Or, selon l’article 3 de son agrément du 21 octobre 2021, Kulluna Irada est tenue de soumettre au ministère de l’Intérieur, au début de chaque année, une liste actualisée de ses membres, son budget annuel et son bilan financier de l’année précédente. Toute dérogation expose l’organisation aux sanctions prévues par le décret-loi n°10830 du 9 octobre 1962 et ses amendements.
En résumé, Kulluna Irada accumule les infractions légales et cela nécessite une intervention de la justice, notamment du parquet de cassation et du parquet financier, pour enquêter sur des faits passibles de poursuites judiciaires.
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