Frappes américaines au Yémen : Plusieurs dirigeants houthis tués, les États-Unis avertissent l'Iran
Cette image, diffusée le 15 mars 2025 par le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) via X, montre les forces du CENTCOM lançant une opération contre des objectifs liés aux Houthis au Yémen. ©AFP PHOTO / US CENTRAL COMMAND (CENTCOM)

Les frappes menées au Yémen ont tué "plusieurs dirigeants clés des Houthis", a affirmé dimanche la Maison Blanche, avertissant l'Iran, soutien du groupe rebelle, que "trop c'est trop".

Les frappes de samedi ont visé "plusieurs dirigeants houthis et les ont éliminés", a déclaré Mike Waltz, conseiller américain à la sécurité nationale, sur la chaîne ABC.

Il a ajouté, lors d’une seconde interview sur Fox News, que les États-Unis avaient frappé les Houthis avec "une force écrasante", mettant en garde l'Iran : "Trop c'est trop". Au moins 31 personnes, selon un bilan annoncé dimanche, ont été tuées lors de ces frappes américaines contre les rebelles houthis, après leurs menaces contre le commerce maritime, auxquelles le président américain Donald Trump avait promis de répondre par "une force létale écrasante".

Selon le ministère de la Santé des Houthis, ces frappes ont ciblé la capitale Sanaa, les gouvernorats de Saada (nord) et d'Al-Bayda (centre), ainsi que la ville de Radaa (centre). Elles ont fait au moins 31 morts et 101 blessés, "pour la plupart des enfants et des femmes", a précisé le porte-parole du ministère, Anis Al-Asbahi, sur le réseau social X.

Le président Donald Trump avait annoncé des frappes "décisives et puissantes" contre les Houthis après leurs menaces contre le commerce maritime, des attaques qui ont fait au moins 21 morts selon les insurgés.

Dans un message sur son réseau Truth Social, Trump a également exigé de l'Iran qu'il "arrête immédiatement" son soutien aux Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen en guerre, dont la capitale Sanaa.

Une "attaque américano-britannique" a visé un quartier résidentiel dans le district de Shououb au nord de Sanaa, a indiqué la télévision des rebelles, Al-Massirah. Elle a également fait état d’une attaque similaire à Saada, fief des rebelles. Londres n’a pas annoncé de frappes immédiates.

Un photographe de l'AFP à Sanaa a entendu trois explosions et vu des panaches de fumée s'élever d’un quartier résidentiel, tandis que les forces de sécurité ont bouclé la zone.

Les États-Unis ont mené une "action militaire décisive et puissante" contre les Houthis, a déclaré Donald Trump.

"Nous utiliserons une force létale écrasante jusqu'à ce que nous atteignions notre objectif", a-t-il averti.

Il s’agissait des premières frappes américaines contre les Houthis depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.

Sur leur site Ansarollah, les Houthis ont averti que "cette agression ne restera pas sans réponse". "Nos forces armées sont prêtes à répondre à l'escalade par l'escalade", ont déclaré les rebelles dans un communiqué diffusé sur Al-Massirah.

Les frappes interviennent quelques jours après l'annonce des Houthis le 11 mars de leur intention de reprendre les attaques qu'ils menaient depuis un peu plus d’un an contre des navires de commerce au large du Yémen, qu'ils estiment liés à Israël.

Les Houthis, qui soutiennent les Palestiniens à Gaza, ont pris cette décision après le refus d'Israël de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza, dévastée par 15 mois de guerre.

"Vos attaques doivent cesser aujourd'hui", a déclaré Donald Trump au sujet des "terroristes houthis", leur promettant "l'enfer".

Il a également adressé un message à l’Iran : "Ne menacez pas le peuple américain, leur président (...) ou les routes maritimes mondiales. Et si vous le faites, attention, l’Amérique vous tiendra totalement responsable, et nous ne vous ferons pas de cadeau !"

"Les attaques continues des Houthis contre l'armée américaine et des navires commerciaux en mer Rouge ne seront pas tolérées", a également prévenu Marco Rubio, secrétaire d'État adjoint américain, dans un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Moscou, allié de Téhéran, soutient les Houthis.

Les Houthis font partie de l'"axe de la résistance" de l’Iran face à Israël, qui inclut également le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, tous affaiblis après des guerres contre Israël.

Le Hamas, saluant le "soutien" des Houthis au peuple palestinien de Gaza, a condamné samedi les frappes "américano-britanniques", les qualifiant de "violation flagrante du droit international".

Depuis novembre 2023, les Houthis ont mené plusieurs attaques contre des navires qu'ils considèrent liés à Israël, mais aussi aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ces attaques, menées en solidarité avec les Palestiniens à Gaza, ont commencé après le déclenchement de la guerre entre le Hamas et Israël, à la suite d’une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Les Houthis avaient cessé leurs attaques le 19 janvier 2024, lors de l’entrée en vigueur d'une trêve fragile à Gaza. Cependant, après le refus d'Israël de permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, les rebelles ont annoncé le 11 mars leur intention de reprendre leurs attaques contre des navires de commerce qu’ils estiment liés à Israël.

Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré sur Fox Business que Washington cesserait ses opérations si les Houthis faisaient de même. "Cette campagne concerne la liberté de navigation et le rétablissement de la dissuasion", a-t-il précisé. "Dès que les Houthis diront 'nous cesserons de tirer sur vos navires', nous cesserons de frapper leurs drones. Mais tant que ce ne sera pas le cas, la campagne continuera sans relâche."

Les frappes ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à former une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.

Selon le Pentagone, les Houthis ont "attaqué 174 fois des navires de guerre américains et 145 fois des navires commerciaux depuis 2023".

Avec AFP 

Commentaires
  • Aucun commentaire