Les Houthis du Yémen revendiquent une attaque contre un porte-avions américain en mer Rouge
Un avion de chasse F18 Hornet décolle du porte-avions USS Harry S. Truman, long de 330 mètres, en mer Méditerranée orientale, le 8 mai 2018. ©Mohammed HUWAIS / AFP

Les Houthis du Yémen ont affirmé avoir lancé une attaque contre un porte-avions américain en mer Rouge dimanche, quelques heures après que Washington a mené des frappes meurtrières contre les rebelles soutenus par l'Iran.

"En réponse à cette agression (américaine), les forces armées ont mené une opération militaire... ciblant le porte-avions américain USS Harry Truman et ses navires d'accompagnement," a déclaré le groupe dans un communiqué, précisant avoir lancé 18 missiles et un drone.

Selon le communiqué militaire, les forces américaines ont conduit une vaste campagne aérienne comprenant "plus de 47 frappes aériennes" à travers plusieurs gouvernorats yéménites au cours des dernières heures. Le porte-parole a affirmé que ces frappes ont visé des zones à Sanaa, Saada, Al-Bayda, Hajjah, Dhamar, Marib et Al-Jawf, entraînant prétendument "des dizaines de morts et de blessés" dans ce qu'il a qualifié de "massacres", bien que les chiffres définitifs des victimes n'aient pas été communiqués.

"L'opération a été réalisée à l'aide de 18 missiles balistiques et de croisière ainsi que d'aéronefs sans pilote," a précisé le porte-parole, décrivant cette action comme un effort conjoint entre la force de missiles du Yémen, la force aérienne de drones et les forces navales.

Cette image tirée des images d'AFPTV montre des panaches de fumée s'élevant après un bombardement sur la capitale contrôlée par les Houthis, Sanaa, le 15 mars 2025. Des frappes ont touché la capitale yéménite, Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 mars, a rapporté la chaîne Al-Masirah des rebelles, après l'annonce d'une action militaire par le président américain Donald Trump.

Dans un avertissement explicite d'escalade supplémentaire, le porte-parole a déclaré : "Nous n'hésiterons pas à cibler tous les navires de guerre américains présents en mer Rouge et en mer d'Arabie en réponse à l'agression contre notre pays."

Le communiqué a réaffirmé l'engagement du groupe à maintenir ce qu'ils appellent un "blocus naval" contre les cibles israéliennes dans leur zone d'opérations déclarée "jusqu'à ce que l'aide entre à Gaza."

L'Iran a qualifié dimanche de "barbares" les frappes américaines meurtrières contre les rebelles houthis au Yémen, soutenus financièrement et militairement par Téhéran, et a dit "condamner fermement" cette attaque.

L'Iran "condamne fermement les frappes aériennes barbares menées par les Etats-Unis", indique un communiqué de la diplomatie iranienne, qui déplore des "dizaines de morts et de blessés", dont des "femmes et enfants yéménites innocents".

En parallèle, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du pays, a averti Dimanche que l'iran ripostera à toute attaque, suite aux menaces du président américain Donald Trump en cas de soutien de Téhéran aux rebelles houthis du Yémen.

"L'Iran ne cherche pas la guerre, mais si quelqu'un le menace, il donnera des réponses appropriées, résolues et définitives" à toute attaque, a rétorqué à la télévision d'Etat le général Hossein Salami.

Les Houthis "prennent leurs propres décisions stratégiques et opérationnelles" en toute indépendance de l'Iran, a affirmé Hossein Salami, les qualifiant de "représentants des Yéménites".

Les Etats-Unis n'ont "aucun droit de dicter la politique étrangère de l'Iran", a pour sa part commenté le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, sur X.

Les Etats-Unis ont mené samedi des frappes contre les Houthis au Yémen, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa.

Donald Trump a appelé l'Iran à arrêter "immédiatement" son soutien aux Houthis. "L'Amérique vous en tiendra totalement responsable et nous ne vous ferons pas de cadeau!", a-t-il dit sur son réseau social Truth.

Certains passages de sa réponse sont rédigés en lettres capitales dans un style topographique qui rappelle celui de Donald Trump.

Les Houthis, soutenus financièrement et militairement par l'Iran, font partie de "l'axe de la résistance" de Téhéran, une alliance informelle de groupes armés régionaux qui s'opposent à Israël, au même titre que le Hamas dans la bande de Gaza et le Hezbollah au Liban.

Les frappes américaines ont fait au moins 31 morts et 101 blessés, selon un bilan du ministère de la Santé des rebelles yéménites.

Ces invectives entre Téhéran et Washington surviennent au moment où Donald Trump se dit ouvert au dialogue avec l'Iran pour négocier un accord encadrant ses activités nucléaires.

Mais le président américain a renforcé en parallèle les sanctions à l'encontre de l'Iran et agité la menace d'une action militaire, dans le cadre d'une politique dite de "pression maximale" entamée durant son premier mandat (2017-2021).

Elle avait notamment été marquée par le feu vert de Donald Trump pour éliminer en 2020 le général Qassem Soleimani, qui était alors l'architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.

Il a été tué par une frappe américaine en Irak.

 

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