Table ronde au Parlement: la francophonie, un atout pour la jeunesse libanaise
Panel au Parlement: “L’enseignement en français, une clé de réussite pour les jeunes du Liban”, le 18 mars 2025. ©Ici Beyrouth

Une table ronde a réuni mardi, au Parlement libanais, acteurs francophones, universitaires et jeunes étudiants, pour débattre de l’enseignement en français et de son rôle dans la réussite des nouvelles générations. Inspirée des recommandations du dernier sommet de la Francophonie, cette initiative vise à renforcer la coopération éducative et professionnelle dans l’espace francophone, tout en mettant en place des mesures concrètes pour accompagner la jeunesse libanaise.

“L’enseignement en français, une clé de réussite pour les jeunes du Liban”. Voici le thème central de la table ronde tenue mardi à la bibliothèque de l’hémicycle, à l’initiative du secrétariat général du Parlement, en coordination avec les différents acteurs francophones au Liban.

“Cette journée représente le lancement d’une initiative visant à proposer des mesures concrètes et en assurer le suivi dans la durée”, a déclaré à Ici Beyrouth Simon Abi Ramia, président de la Commission parlementaire de la jeunesse et du sport.

En présence de la ministre de la Jeunesse et du Sport, Nora Bayrakdarian, cette table ronde s’inscrit dans le prolongement des recommandations émises lors du XIXe sommet de la Francophonie. Celui-ci s’est tenu les 4 et 5 octobre 2024 au château de Villers-Cotterêts, en Picardie, siège de la Cité internationale de la langue française.

Échange d’expériences et foisonnement de projets futurs

Cet évènement, organisé en trois panels, a rassemblé des acteurs de tous bords: des parlementaires, ainsi que des universitaires et des étudiants venus de quatre établissements: l’Université libanaise, l’Université Saint-Joseph, l’Université antonine et l’Université Saint-Esprit de Kaslik.

Les participants ont partagé leur expérience de la culture francophone dans différents domaines. Furent notamment abordés l’enseignement de la langue française en milieu scolaire, la mobilité internationale en formation universitaire, les doubles diplômes universitaires, les projets de recherche et de développement au sein de consortiums universitaires, ainsi que la transformation numérique qui remodèle le domaine de l’éducation.

Plusieurs propositions ont émergé de ces échanges. Parmi elles, la création d’une association d’alumni qui regrouperait tous les anciens de tous les établissements francophones du Liban, ou encore l’élaboration d’un système de classement des établissements universitaires adapté à l’espace francophone, le classement actuel relevant plutôt d’une démarche américaine.

Autant de démarches qui témoignent de la volonté ferme des établissements universitaires d’œuvrer, envers et contre tout, au renforcement de la francophonie au sein de leurs programmes.

Nouvelle commission en vue pour un suivi concret

“Dans le prolongement de cette journée, ma proposition va être de créer une commission regroupant les acteurs clés de la francophonie au Liban, notamment basée sur la présence des jeunes, afin d’étudier l’état des lieux et, surtout, de guider la mise en œuvre d’initiatives concrètes”, a confié M. Abi Ramia à Ici Beyrouth.

“La section libanaise de l’Assemblée parlementaire francophone (APF) au sein du Parlement appellera à une réunion à cet effet”, a expliqué le député. “L’objectif est de pousser vers plus d’échanges et de mobilité vers les pays francophones, tant au niveau universitaire que professionnel, et de coordonner entre les structures francophones existantes”, a-t-il ajouté.

Institutions francophones au Liban: quel rôle pour la jeunesse?

Selon Levon Amirjanyan, représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour le Moyen-Orient, les institutions francophones, notamment l’OIF, peuvent “aider à travers les projets d’éducation, de formation et d’insertion professionnelle, mais cela dépend aussi de la volonté, de la capacité et de la détermination des autorités libanaises et des jeunes Libanais”.

Lors d’un entretien accordé à Ici Beyrouth, M. Amirjanyan a estimé que “dans le contexte actuel de renouveau politique, la jeunesse doit prendre une responsabilité spéciale dans le redressement du pays. Elle a son rôle à jouer dans la transformation et les réformes, car elle est l’avenir du Liban”.

Quant à Jean-Noël Baléo, directeur régional Moyen-Orient de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), il a affirmé à Ici Beyrouth que son organisation est bien “dans l’action concrète, en coordination avec les autres acteurs francophones au Liban et les autorités libanaises”. Si à l’occasion du mois de la francophonie, l’accent est mis sur la communication avec le grand public, les interventions menées par l’AUF visent à “doper en quelque sorte les étudiants francophones pour améliorer le surcroît d’employabilité qu’ils peuvent avoir du fait de leur culture francophone”, explique-t-il.

“Restez trilingues, conseille-t-il aux jeunes libanais. Avec ça, vous avez accès à énormément d’opportunités d’emploi et de coopération professionnelle dans l’espace mondial, auxquelles les jeunes au profil standard n’ont pas accès”.

 

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