« Mon gâteau préféré », film primé mais censuré en Iran
« Mon gâteau préféré », affiche officielle. ©DR

Téhéran, le 1er mars 2025 – Condamnés à des peines de prison avec sursis, les réalisateurs iraniens de Mon gâteau préféré font face à une répression croissante, à quelques semaines du Festival de Cannes. Leur film, acclamé à l'international, défie les limites imposées par la censure en Iran.

Les réalisateurs iraniens du film Mon gâteau préféré, salué en France et aux États-Unis, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, selon un site juridique indépendant et une ONG.

Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, déjà remarqués en 2020 pour Le Pardon, étaient visés par une procédure pour "propagande contre le régime" et "obscénité", et n’avaient déjà pas pu se rendre en France pour la sortie du film en début d’année.

Selon le site juridique Dabdan, ils ont été condamnés à 14 mois de prison avec sursis chacun. Ils ont également écopé, avec leur producteur Gholamreza Mousavi, d’un an avec sursis, d’une amende de 400 millions de rials (environ 8 500 euros), et de la saisie de leur matériel.

Selon le Centre pour les droits humains en Iran (ICHRI), basé à New York, le jugement a été rendu le 1er mars par un tribunal révolutionnaire de Téhéran.

"Les artistes en Iran font face à de dures épreuves, dont la censure, des détentions arbitraires et la menace constante de poursuites", a commenté l’ICHRI.

Mon gâteau préféré avait été récompensé au Festival international de Chicago en 2024, mais les réalisateurs n’avaient pas pu quitter l’Iran, privés de passeports.

Le film raconte une histoire d’amour entre deux septuagénaires iraniens et les illusions perdues d’une génération qui a connu la Révolution islamique. Le film ignore les strictes lois de la censure du régime iranien. Dans les scènes intérieures, l’actrice principale Lili Farhadpour ne porte pas de voile.

Son tournage a eu lieu pendant le mouvement de protestation "Femme, vie, liberté", après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs en septembre 2022, à laquelle il fait aussi allusion.

La condamnation des réalisateurs intervient à quelques semaines du Festival de Cannes, qui accueillera en compétition le dernier film de l’Iranien Jafar Panahi, lui aussi passé par la prison dans son pays.

Avec AFP

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