ONU: 71 civils au moins tués par Israël au Liban depuis le cessez-le-feu
©Houssam Shbaro / AFP

L'armée israélienne a tué des dizaines de civils au Liban, y compris un certain nombre de femmes et d'enfants, depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin 2024, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.

"Selon nos premiers examens, au moins 71 civils ont été tués par les forces israéliennes au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu", a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat, Thameen al-Kheetan, aux médias à Genève. "Quatorze femmes et neuf enfants figurent parmi les victimes ", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que "la violence doit cesser immédiatement".

Mardi, une personne a été tuée dans une nouvelle frappe de drone menée par Israël dans le sud du pays, à Aïtaroun. L'attaque a également fait trois blessés, dont un enfant. Le Haut-Commissariat a déploré que des opérations militaires israéliennes continue à faire des victimes civiles au Liban, dans les quatre mois qui ont suivi la fragile trêve conclue entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. 

Thameen al-Kheetan a déploré que la population libanaise "reste en proie à la peur", et rappelé que "plus de 92.000 personnes" étaient encore déplacées loin de leurs foyers, des mois après la date à laquelle les combats étaient censés avoir pris fin.

Les Nations unies ont déclaré que des frappes israéliennes avaient, à plusieurs reprises, ciblé des infrastructures civiles, y compris des bâtiments résidentiels, des établissements médicaux, des routes et au moins un café.

La banlieue sud de Beyrouth a récemment été ciblée pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, lors de deux incidents différents, a déclaré Thameen al-Kheetan, précisant que la zone ciblée était proche de deux écoles. "Une frappe sur un bâtiment résidentiel tôt le matin du 1er avril a tué deux civils et causé d'importants dommages aux bâtiments voisins", selon le porte-parole. Deux jours plus tard, "des frappes aériennes israéliennes ont touché un centre médical nouvellement établi géré par le Comité islamique de la santé (une organisation affiliée au Hezbollah, NDR) à Naqoura dans le sud du Liban, détruisant complètement le centre et endommageant deux ambulances", tandis que "plusieurs frappes aériennes israéliennes auraient tué au moins six personnes" dans plusieurs villes du sud entre le 4 et le 8 avril, a t-il ajouté.

De son côté, Israël fait également face à des attaques depuis l'entrée en vigueur de la trêve, a aussi déclaré le porte-parole, citant des chiffres de l'armée israélienne selon lesquels "des dizaines de milliers d'Israéliens seraient encore déplacés au nord": selon lui, au moins cinq roquettes, deux mortiers et un drone ont été lancés depuis le Liban en direction du nord d'Israël depuis novembre dernier.

Le porte-parole du Haut-Commissariat a demandé à toutes les parties au conflit de respecter "le droit international humanitaire, y compris les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution".

"Il doit y avoir des enquêtes rapides, indépendantes et impartiales sur toutes les allégations de violations graves du droit  humanitaire, et ceux qui sont jugés responsables doivent être tenus pour responsables", a conclu al-Kheetan.

AFP

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