
Hier, au palais de Baabda, s’est tenue une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres, longue de près de six heures, qui a marqué un tournant politique majeur dans l’histoire contemporaine du Liban. Sous la présidence du chef de l’État, le général Joseph Aoun, le gouvernement a adopté une décision audacieuse et inédite: fixer une échéance au désarmement des milices sur base d’un calendrier-programme qui sera présenté par l’armée avant le 31 août, pour mise en œuvre d’ici la fin de l’année.
Cette décision, bien qu’annoncée par le Premier ministre Nawaf Salam à l’issue du Conseil, porte l’empreinte claire du chef de l’État, dont la fermeté, la clarté de vision et le respect sans faille de la souveraineté nationale ont été salués par une large majorité ministérielle. Le président Joseph Aoun, fidèle à son discours d’investiture et à ses engagements envers le peuple libanais, s’est dressé avec lucidité et courage face à l’impasse imposée depuis des années par l’hégémonie d’un groupe armé en dehors du cadre étatique.
Une confrontation inévitable
Le débat au sein du Conseil a été houleux, notamment en présence des ministres Rakan Nassereddine et Tamara el-Zein, proches du tandem chiite, qui ont tenté d’imposer un débat paralysant autour d’une prétendue stratégie nationale de défense, un classique rhétorique du Hezbollah pour différer indéfiniment toute décision sur les armes illégales. Leur tentative, soutenue par Fadi Makki, ministre du Développement administratif, visait à empêcher l’État de reprendre son rôle légitime et constitutionnel.
Face à l’inflexibilité d’une majorité ministérielle résolue à aller de l’avant, les deux ministres se sont finalement retirés de la séance, un geste interprété par certains comme une fuite devant une responsabilité historique.
Le Hezbollah mis au pied du mur
Cette réunion survient alors que le Hezbollah intensifie ses manœuvres d’intimidation, notamment à travers des démonstrations de force dans la banlieue sud et la Békaa, et des discours menaçants, comme celui de son secrétaire général, Naïm Kassem. Ce dernier a brandi, avec une arrogance caractéristique, des interprétations fantaisistes de l’accord de Taëf pour justifier le maintien des armes de son parti, prétendant agir au nom de tout le peuple libanais.
Mais la réponse institutionnelle, portée par le président Aoun, fut cinglante: c’est au nom de Taëf, de la déclaration ministérielle et de la volonté du peuple que le gouvernement agit. Et c’est l’armée libanaise, seule force légitime selon la Constitution, qui établira le calendrier du désarmement. Une réaffirmation claire que l’État ne renoncera plus à ses prérogatives au profit d’un acteur armé parallèle.
Un président dans son rôle historique
En maintenant fermement le cap dans ce dossier hautement explosif, Joseph Aoun a endossé le rôle d'un vrai homme d’État. Dans un contexte de pressions régionales et d’escalade sécuritaire, il a affirmé que l’État libanais ne peut plus tolérer de coexistence entre la souveraineté nationale et la prolifération d’armes illégales. Il a aussi implicitement répondu à ceux qui, au nom de la « résistance », confisquent le destin d’un pays déjà meurtri, en haussant littéralement le ton au cours de la réunion.
Le chef de l’État a su imposer une dynamique nouvelle : celle de la reprise en main par les institutions républicaines, en concertation avec les partenaires internationaux, comme en témoigne l’examen en cours des propositions américaines transmises par Tom Barrack. Celles-ci intègrent un volet sur le désarmement, la libération des prisonniers libanais et la fin des hostilités avec Israël, dans une logique de paix durable.
Un symbole fort: l’avenue Ziad Rahbani
Le même jour, le Conseil des ministres a également pris une décision hautement symbolique : la débaptisation de l’avenue Hafez el-Assad, résidu d’un passé de tutelle et allié important du Hezbollah, pour lui attribuer le nom de Ziad Rahbani, figure de la culture et de l’engagement libre au Liban. Un geste qui vient souligner encore davantage la volonté de tourner la page d’une époque révolue.
La réunion du Conseil des ministres du 5 août 2025 restera dans les mémoires comme le moment où l’État libanais, sous la présidence de Joseph Aoun, a enfin décidé de s’émanciper du chantage des armes illégales. Un pas historique vers la restauration de la souveraineté, dans le respect des institutions, de l’armée nationale et de la volonté du peuple.
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