
Le pape François est décédé, a annoncé le Vatican, en ce lundi de Pâques. Une nouvelle qui a plongé des millions de fidèles dans une profonde tristesse. Au Liban, cette nouvelle a suscité une onde de choc, tant chez les responsables religieux que politiques, tous unis dans l’émotion face à la disparition d’une figure spirituelle qui a marqué son époque.
Une perte «pour toute l’humanité»
Dans un message publié sur la plateforme X, le président de la République, Joseph Aoun, a salué la mémoire du souverain pontife, qualifiant sa disparition de «perte pour toute l’humanité». Le chef de l’État a souligné le rôle essentiel du pape François comme «voix forte pour la justice et la paix», un homme d’Église qui a su défendre «les pauvres et les marginalisés» tout en promouvant le dialogue interreligieux.
«Ici, au Liban, pays de la diversité, nous ressentons la perte d’un ami cher et d’un soutien puissant», a-t-il poursuivi, rappelant les nombreuses incitations du pape en faveur de la stabilité et de la sauvegarde de l’identité libanaise. «Nous n’oublierons jamais ses appels répétés pour protéger le Liban», a-t-il ajouté, avant de présenter ses condoléances au Saint-Siège et à l’ensemble des fidèles.
Hommages unanimes de la classe politique
Le Premier ministre, Nawaf Salam, a livré un hommage particulièrement marquant, soulignant la portée universelle du message du pape François: «Le Liban perd un fervent partisan et le monde, un homme d’amour et de paix», a-t-il écrit sur X, saluant «un défenseur des pauvres, proche du peuple, humble et profondément engagé pour le Liban qu’il rêvait de visiter».
Il a rappelé le rôle crucial du pape dans la promotion du dialogue interreligieux: «Comment oublier le document sur la fraternité humaine, signé avec le grand Imam d'Al-Azhar, ou ses visites dans les coins les plus reculés du monde au nom de la fraternité et du dialogue?».
Pour sa part, le président du Parlement, Nabih Berry, déploré la disparition du pape François. «À un moment où l’humanité a cruellement besoin d’une parole unificatrice, nous perdons une figure qui n’a cessé de proclamer la vérité. Nous perdons le prêtre, le moine ascétique et pieux, qui a renoncé à tous les titres, afin que l’amour de Dieu et la haine de l’homme ne soient plus jamais mis sur un même plan». Et d’ajouter : «Sa Sainteté le pape François, s’en va emportant avec lui ses regards, son cœur et tous ses sens tournés vers la Palestine, le Liban et toutes les souffrances de la terre. En mon nom et au nom du Parlement, j’adresse mes plus sincères condoléances».
De son côté, l’ancien Premier ministre Najib Mikati a salué «une figure spirituelle et humanitaire distinguée» qui a tissé des liens de paix entre les peuples. Il a insisté sur le soutien constant que le pape François a manifesté envers le Liban: «Il a toujours exprimé son appui au message du Liban, à l’unité de son peuple, et a œuvré pour mobiliser les grandes puissances en faveur de solutions aux crises du pays».
Son prédécesseur, l’ancien chef du Cabinet Saad Hariri, s’est également prononcé sur X, évoquant la disparition d’«une figure paternelle et tolérante”dont l’humanité et la compassion ont marqué les esprits. «Nous avons perdu le pape François, que j’ai connu personnellement», a-t-il confié, ajoutant que le souverain pontife portait le Liban «dans son cœur».
Le ministre de l’Information, Paul Morcos, a salué en le pape François «un humble pasteur et une voix de la conscience mondiale», dont la disparition constitue «une perte profonde non seulement pour l’Église catholique, mais pour toute l’humanité». Dans un communiqué, il a souligné le rôle du pape comme «messager de paix, de justice et de miséricorde», porteur de valeurs universelles dans un monde traversé par les divisions.
M. Morcos a rappelé l’attachement du pape au Liban, lui qui a été porteur d’un message de coexistence. «Il a toujours élevé la voix en faveur de la paix et de la stabilité du Liban. » Il a appelé les Libanais à s’inspirer de sa foi et de son héritage pour « renforcer l’unité nationale et l’espoir en l’avenir».
Le ministre de l’Industrie, Joe Issa el-Khoury, a partagé une photo de lui aux côtés du pape François sur la plateforme X, accompagnée de ces mots : «Prions pour la paix... la paix dans le monde et dans le cœur de chacun de nous».
Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a, lui aussi, exprimé son profond chagrin, rappelant l’ascèse de la vie du pape et son rôle clé dans la défense de la justice sociale. «Le pape François, en prônant la justice sociale et en ouvrant un dialogue profond avec les musulmans, incarne la paix dans un monde troublé», a-t-il écrit, soulignant que son dernier appel à la fin des violences à Gaza témoigne de son engagement humanitaire.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a partagé sur son compte X un hommage empreint de respect et d’admiration : «Votre parcours paternel demeure un phare d’espoir et de résurrection pour toutes les générations dans tous les coins de la terre». Il a accompagné son message d’une photo iconique du pape François tenant le drapeau libanais, soulignant ainsi l’affection qu’il portait au pays des Cèdres.
Même tonalité chez le leader des Marada, Sleiman Frangié, qui a rendu hommage à un pape «des personnes simples et des pauvres», incarnation vivante de la tolérance, de la fraternité et de l’humanité. «Votre Sainteté le pape François, vous avez laissé un héritage», a-t-il résumé sobrement.
Le député et chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a également exprimé sa tristesse : «Sa Sainteté le pape François, homme de paix, de justice et d'humanité, a toujours soutenu le Liban. Nous nous souviendrons de ses prières constantes pour le peuple libanais», a-t-il écrit sur X.
Le député Michel Moawad, chef du Mouvement pour l’indépendance, a exprimé une profonde douleur à l’annonce de la disparition du souverain pontife. «Nous disons adieu aujourd’hui à Sa Sainteté le pape François, un homme qui incarnait une foi humble, une tolérance sans bornes et une ouverture aux autres», a-t-il écrit sur la plateforme X, soulignant l’amour constant du pape pour le Liban et son attachement à son message de pluralisme.
Pour le député, la mort du pape François représente la perte d’«une noble voix pour la vérité et la paix», mais son héritage, estime-t-il, «restera un phare guidant nos consciences en ces temps troublés». M. Moawad a également présenté ses condoléances à l’Église catholique, au nonce apostolique au Liban, Mgr Paolo Borgia, ainsi qu’au patriarche maronite Béchara Raï, auquel il a souhaité un prompt rétablissement. Il a conclu son message par une affirmation de foi : «Le Christ est ressuscité… Il est vraiment ressuscité».
Le député de Beyrouth, Fouad Makhzoumi, a également tenu à rendre hommage au pape François, saluant un homme qui «a consacré sa vie au service de la paix, de l’amour et du rapprochement entre les peuples et les religions». Il a décrit une figure d’une « sagesse, humilité et courage exceptionnels » à la tête de l’Église. Pour M. Makhzoumi, le Liban perd un «ami aimant, attaché à la coexistence», tandis que l’Église catholique perd un pasteur visionnaire. «Que son noble message humanitaire reste vivant dans la conscience du monde», a-t-il ainsi écrit.
L’ex-député de Jezzine Amal Abou Zeid a, lui, partagé sur X une photo poignante du pape embrassant le drapeau libanais. Il a rappelé avec émotion: «Avant son décès, il avait insisté pour bénir les fidèles à Pâques depuis le balcon de Saint-Pierre. L’Église perd un grand pontife, marqué par l’humilité, la pensée et la philosophie».
Le député Edgard Traboulsi a, quant à lui, tenu à adresser «ses plus sincères condoléances à tous les catholiques et chrétiens du Liban, du Levant et du monde», concluant son message par un vibrant: «Le Christ est ressuscité».
Dans une lettre officielle adressée au Saint-Siège, l’ancien ministre Wadih el-Khazen a, lui aussi, exprimé ses condoléances. Il a décrit le défunt pape comme «une voix forte qui prônait la paix, la justice et l’amour dans un monde troublé».
Le secrétaire général du Courant du Futur, Ahmad Hariri, a également salué la mémoire d’un pape « symbole d’humilité et d’ouverture », soulignant son attachement au dialogue et à la paix. Il a rappelé combien ce dernier avait défendu le Liban et son modèle unique de coexistence. Il a adressé ses condoléances à l’Église catholique universelle et « à nos frères chrétiens du Liban ».
Une grande figure spirituelle, honorée par les autorités religieuses
Parmi les voix spirituelles du pays, le patriarche de l’Église arménienne catholique, Mgr Raphaël Bedros XXI Minassian, a salué «un serviteur fidèle, humble et aimant de l’Église universelle». Dans une déclaration empreinte de foi et de reconnaissance, il a rappelé que le pape François «incarnait la miséricorde de Dieu dans un monde assoiffé d’espérance».
L’évêque du diocèse maronite de Jbeil, Mgr Michel Aoun, a publié un communiqué empreint d’émotion, évoquant le retour du pape François «à la maison du Père céleste», après avoir servi l’Église avec «fidélité, amour et zèle apostolique».
Il a, dans ce contexte, exprimé son regret de ne pouvoir recevoir les vœux de fin d’année en raison du deuil. Et d’adresser ses prières au Seigneur pour que le pape défunt « reçoive la vie éternelle » et que l’Église continue d’être guidée par «de saints pasteurs». Le message s’est conclu par une proclamation de foi pascale : «Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité».
De son côté, le vice-président du Conseil suprême islamique chiite au Liban, Cheikh Ali al-Khatib, a présenté ses condoléances au nom du Conseil, exprimant sa profonde tristesse. «Le pape François était un fervent défenseur du dialogue, de l'unité et de la paix», a-t-il déclaré, soulignant son rôle dans la promotion du dialogue interreligieux, notamment à travers la signature du document historique de la Fraternité humaine pour la paix mondiale et le vivre-ensemble avec le Grand Imam d'Al-Azhar». Le vice-président a également évoqué l’engagement du pape en faveur des causes des peuples opprimés, en particulier des Libanais et des Palestiniens. «En cette douloureuse occasion, nous appelons à poursuivre son œuvre de paix, de dialogue et de soutien aux peuples opprimés», a-t-il conclu.
La disparition du pape François a largement dépassé les cercles catholiques. Ziad el-Sayegh, directeur du Civil Influence Hub (CIH), a exprimé dans un message poignant: «Tu me manqueras, tu manqueras à l’univers. Des Hauteurs où tu te trouves, prie pour nous».
Le président du syndicat des rédacteur, Joseph Kosseifi, a salué le pape comme un homme proche des déshérités et des opprimés, soulignant que ses prières pour le Liban étaient un soutien essentiel. «Le Liban perd un soutien et un pilier de force, mais il restera son intercesseur au ciel», a-t-il déclaré, appelant à poursuivre sa mission visant à promouvoir la fraternité et la paix dans le monde.
De toutes parts, les hommages affluent, soulignant l’universalité de la figure du pape François, profondément aimé pour sa simplicité, son engagement sincère pour les plus faibles et son plaidoyer constant en faveur de la paix.
Commentaires