
Devant ses homologues réunis au Caire, à l’occasion de la 163ᵉ session de la conférence ministérielle de la Ligue arabe, le ministre des Affaires étrangères, Youssef Raggi, a exposé la politique du nouveau pouvoir au Liban, réaffirmant la détermination de celui-ci à édifier un État.
M. Raggi a ainsi souligné que le gouvernement, depuis sa formation, adopte «une politique claire» en phase avec le discours d’investiture du président Joseph Aoun: «souveraineté totale sur l’ensemble du territoire national, monopole étatique sur les armes et exclusivité du pouvoir de décision en matière de guerre et de paix». En d’autres termes, pas de place pour les armes illégales, dossier sur lequel le Hezbollah essaie de tergiverser.
Cette orientation, a-t-il expliqué, s’appuie aussi sur le respect du Pacte national et de l’accord de Taëf. L’objectif: renforcer l’unité nationale et garantir une réelle parité entre les composantes de la société libanaise.
Le ministre a dénoncé les violations israéliennes répétées de l’accord de cessez-le-feu, accusant Tel-Aviv de «saboter celui-ci alors que le Liban s’y conforme».
Dans ce contexte, M. Raggi a insisté sur l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a salué la détermination de l’armée libanaise à faire respecter cette résolution et à défendre le territoire.
Le chef de la diplomatie a aussi interpellé la communauté internationale. Il l’a exhortée à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin aux violations de l’accord de trêve et se retire entièrement, sans condition, des cinq points frontaliers sur lesquels il maintient une présence.
Le Liban, a-t-il ajouté, continue de soutenir l’option de l’édification d’un État palestinien indépendant. «Il rejette toute tentative de déplacement ou d’implantation de réfugiés palestiniens hors de leur terre», a-t-il dit.
Youssef Raggi a aussi tenu à réaffirmer l’opposition du Liban à toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, en allusion notamment aux récents propos de l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani. Ce dernier avait récemment mis en garde, sur son compte X, contre le désarmement du Hezbollah au Liban.
Le ministre a en outre mis en avant la politique de «neutralité positive», que Beyrouth souhaite appliquer et qui est fondée, selon lui, sur «le respect mutuel et la coopération avec les pays arabes».
Il a par ailleurs exprimé la volonté du Liban d’œuvrer avec le nouveau régime en Syrie au retour des déplacés, à la sécurisation des frontières et à la résolution des dossiers en suspens, notamment celui des Libanais qui étaient portés disparus et qui croupissaient dans les geôles de Bachar el-Assad.
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