Incident entre la Finul et des habitants à Jmaijmé, l'armée libanaise intervient
L'armée libanaise déployée pour désamorcer les altercations entre la Finul et des habitants de Jmaijmé. ©Al-Markazia

La tension est montée vendredi dans le village de Jmaijmé (Bint Jbeil), lorsqu’une patrouille de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a tenté d’accéder à une propriété privée sans être accompagnée par l’armée libanaise. Selon des sources locales, des habitants et les propriétaires du terrain concerné ont intercepté les soldats onusiens et les ont empêchés de progresser.

Face à cette opposition, des Casques bleus auraient tiré en l’air et lancé une grenade lacrymogène pour disperser la foule. La situation est restée tendue jusqu’à l’arrivée d’une unité de l’armée libanaise, intervenue pour désamorcer le face-à-face et restaurer le calme.

Les protestations des habitants contre la Finul se multiplient dans le sud du Liban, où plusieurs patrouilles ont récemment été interceptées. À Abbassiyé, près de Tyr, des résidents ont bloqué le 1er mai le passage d’un convoi onusien, exprimant leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une intrusion injustifiée. Leur principale revendication étant que la Finul circule dans des zones résidentielles sans coordination préalable avec l’armée libanaise, ni escorte militaire, ce qui alimente la méfiance locale.

La Finul réagit

Dénonçant ces attaques, le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a annoncé qu'une patrouille onusienne a été violemment prise à partie, vendredi matin, alors qu'elle menait une opération de routine entre les localités de Jmaijmé et de Khirbet Selm, au Liban-Sud.

Selon M. Tenenti, un groupe important d’individus en civil a intercepté la patrouille, tentant de l'empêcher de poursuivre sa mission. Les assaillants ont eu recours à des moyens violents, notamment des bâtons et des outils métalliques, endommageant plusieurs véhicules de la Finul. Aucun blessé n’a toutefois été signalé parmi les Casques bleus.

Face à cette attaque, ces derniers ont réagi par des moyens non létaux afin d’assurer leur sécurité et celle des civils présents sur place. Informée de l’incident, l’armée libanaise est intervenue rapidement pour sécuriser la zone et escorter la patrouille jusqu’à sa base.

Dans un communiqué publié à l’issue de l’incident, la Finul a précisé que l’opération qu’elle menait avait été planifiée et coordonnée à l’avance avec les forces armées libanaises. Elle a réaffirmé que, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, ses unités bénéficient d’un droit de libre circulation dans leur zone d’opérations, indépendamment de la présence ou de l’accompagnement de l’armée libanaise.

Dans son texte, elle a dénoncé toute tentative d’entrave à ses missions, rappelant que viser les Casques bleus constitue une violation grave du mandat onusien. Elle a, de fait, appelé les autorités libanaises à garantir un environnement sûr pour l’exercice de ses fonctions et insisté sur le caractère «sacré» de ses membres et installations.

Il convient de souligner, à cet égard, que la Finul travaille en étroite coordination avec l’armée libanaise pour assurer l’application pleine et entière de l’accord de cessez-le-feu conclu en novembre 2024, pour mettre fin aux hostilités entre le Hezbollah et Israël.

Crash d’un drone israélien à Marjayoun

Par ailleurs, le commandement de l’armée libanaise a annoncé, mercredi, qu’un drone israélien s’est écrasé jeudi dans la région d’Alman, à Marjayoun. Une patrouille de l’armée libanaise a immédiatement été dépêchée sur les lieux, œuvrant pour sécuriser le périmètre avant de transférer l’appareil à une unité spécialisée pour analyse.

Dans ce contexte, plusieurs drones israéliens ont survolé, dans la matinée, les localités de Jebchit, Harouf, Aba, Kfarsir et leurs environs.

 

 

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