L'Irak promet 40 millions de dollars pour la reconstruction à Gaza et au Liban
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein (à gauche), accueille le Premier ministre libanais Nawaf Salam à son arrivée à l'aéroport international de Bagdad, avant le 34e sommet de la Ligue arabe, le 16 mai 2025. ©Thaier Al-Sudani / POOL / AFP

Le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani, dont le pays accueille le 34ᵉ sommet de la Ligue arabe, a annoncé samedi que l'Irak fournirait 40 millions de dollars pour la reconstruction du Liban et de Gaza après les conflits avec Israël.

L'Irak soutient la création d’un « fonds arabe pour appuyer les efforts de reconstruction » après les crises dans la région, a-t-il déclaré aux dirigeants arabes réunis à Bagdad. L’Irak contribuera à hauteur de 20 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza et 20 millions pour celle du Liban, a-t-il précisé.

Al-Sudani a souligné le soutien de l’Irak à un cessez-le-feu au Liban et aux efforts visant à rétablir la stabilité régionale. Le président irakien Abdel Latif Rachid a abondé dans le même sens, affirmant l’indivisibilité de la sécurité arabe et appelant à des efforts communs pour la préserver. Il a également rejeté toute ingérence étrangère dans les affaires des pays arabes, plaidant pour le dialogue plutôt que le recours à la force.

Le sommet se tient dans un contexte de recompositions régionales, marqué notamment par les efforts des autorités de transition syriennes, dirigées par Ahmad al-Sharaa, pour rétablir les relations avec les pays arabes et occidentaux, par la persistance des tensions entre l’Iran et Gaza, ainsi que par la poursuite des négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran.

Russia Today a publié les points clés du projet de Déclaration de Bagdad, qui devrait être adopté à la clôture du sommet. Le texte aborde plusieurs dossiers régionaux, en mettant la cause palestinienne au centre des priorités.

Le projet de déclaration réaffirme la centralité de la question palestinienne et appelle à une cessation immédiate de la guerre à Gaza. Il exhorte la communauté internationale, en particulier les États influents, à assumer leurs responsabilités morales et juridiques en faisant pression pour un cessez-le-feu et en garantissant l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire urgente vers Gaza.

Le texte appelle tous les pays à apporter un soutien politique, financier et juridique au plan arabo-islamique conjoint de reconstruction et de relance rapide à Gaza, tel qu’adopté lors du sommet arabe d’urgence de mars au Caire, et lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OCI à Djeddah.

La déclaration salue les initiatives arabes visant à créer un fonds de reconstruction de Gaza et insiste sur la nécessité d’une coordination pour ouvrir tous les points de passage aux aides humanitaires.

Elle plaide pour un règlement politique juste et global, appelle au déploiement de forces onusiennes de maintien de la paix dans les territoires palestiniens occupés jusqu’à l’application de la solution à deux États, et invite les factions palestiniennes à s’unir autour d’un projet national commun.

Concernant la Syrie, la déclaration affirme son soutien à la volonté du peuple syrien, à la souveraineté du pays, à son unité et sa stabilité. Elle condamne les ingérences étrangères et les attaques israéliennes continues sur le territoire syrien. Elle salue également la levée des sanctions américaines annoncée récemment par l’ancien président Donald Trump.

Le texte soutient la poursuite des négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, en espérant qu’elles aboutiront à des résultats positifs garantissant l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et empêchant l’enrichissement excessif de l’uranium. Il souligne aussi le rôle de médiateur joué par le Sultanat d’Oman dans ces discussions.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a évoqué le « défi historique » du Liban consistant à limiter les armes à l’autorité de l’État, tout en avertissant que les politiques d’Israël en Palestine, en Syrie et au Liban risquent d’entraîner la région dans une confrontation sans fin.

Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a salué l’engagement des responsables libanais en faveur du monopole de l’État sur les armes et a insisté sur le respect de l’intégrité territoriale du Liban.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a mis en garde contre les tentatives de remodeler le Moyen-Orient par la force, évoquant un risque de catastrophe. Il a annoncé que l’Espagne présenterait une résolution à l’ONU visant à mettre fin au blocus humanitaire de Gaza, et a réitéré son soutien à la solution à deux États et à la reconnaissance d’un État palestinien.

AFP

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