Palme d’or: retour sans encombre à Téhéran pour Panahi, acclamé par ses soutiens
Le réalisateur, scénariste et producteur iranien Jafar Panahi pose après avoir remporté la Palme d'Or pour le film «Un simple accident» lors de la cérémonie de clôture de la 78e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 24 mai 2025. ©Antonin THUILLIER / AFP

Après des années de censure et d’emprisonnement, le cinéaste iranien, Jafar Panahi a atterri lundi à Téhéran avec une Palme d’Or pour Un simple accident, sans avoir été inquiété par les autorités. Chaleureusement acclamé par ses soutiens, cette scène a toutefois été ignorée par les médias d'État mais saluée sur les réseaux sociaux.  

Le cinéaste iranien Jafar Panahi a été accueilli par ses partisans sans être inquiété lundi à l'aéroport de Téhéran, après avoir remporté la Palme d'or du Festival de Cannes, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Après des années pendant lesquelles il a été empêché de quitter l'Iran, réalisé des films clandestins et passé plusieurs séjours en prison, le cinéaste a obtenu samedi l'une des plus prestigieuses récompenses du cinéma mondial pour son dernier film Un simple accident.

Alors que certains de ses soutiens craignaient des difficultés à son retour en Iran, il est arrivé sans encombre, à l'aube lundi, à l'aéroport international de Téhéran, qui porte le nom du fondateur de la révolution islamique de 1979, l'ayatollah Ruhollah Khomeini.

Il a été acclamé en descendant l'escalier roulant jusqu'aux tapis de récupération des bagages, selon des vidéos publiées par l'observateur des droits de l'Homme Dadban sur les réseaux sociaux.

Un cri «Femme. Vie. Liberté!», slogan du mouvement de protestation 2022-2023 qui a frontalement défié les autorités iraniennes, a été entendu dans une vidéo.

À sa sortie de l'aéroport, il a ensuite été salué par une dizaine de partisans, selon des vidéos publiées sur Instagram par le réalisateur iranien Mehdi Naderi et diffusées par Iran International Channel, un média iranien basé à l'étranger.

Le cinéaste a été applaudi, étreint et gratifié de bouquets de fleurs. «Du sang neuf dans les veines du cinéma indépendant iranien», a salué Mehdi Naderi.

Cet accueil contrastait avec la froide réaction des médias d'État iraniens et des dirigeants du pouvoir à cette première Palme d'or iranienne depuis Le goût de la cerise, du défunt Abbas Kiarostami en 1997.

«Dans un geste de résistance contre l'oppression du régime iranien, Jafar Panahi emporte une Palme d'or qui ravive l'espoir pour tous les combattants de la liberté, partout dans le monde», a écrit sur X le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

Téhéran a, en réponse, convoqué le chargé d'affaires français à Téhéran, dénonçant des «propos insultants et (...) allégations infondées», selon l'agence officielle iranienne Irna.

«Je ne suis pas un expert en art, mais nous pensons que les événements artistiques et l'art en général ne doivent pas être exploités (ou utilisés de manière abusive) pour poursuivre des objectifs politiques», a fait valoir lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

Avec AFP

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