
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a vivement critiqué l’incapacité de l’État à régler la question des armes illégales et à agir face aux attaques israéliennes en cours. Il a averti que le Liban restait dangereusement exposé à des raids israéliens.
Dans une déclaration vendredi, M. Geagea a qualifié de «vaines» les condamnations verbales des raids israéliens de jeudi soir contre la banlieue sud de Beyrouth et le village de Aïn Qana, au Liban-Sud. Pour lui, ce qu’il faut, «ce sont des mesures concrètes», que les autorités s’abstiennent de prendre.
«Il n’y a rien d’héroïque à traiter un ennemi d’ennemi», a-t-il affirmé. «Le véritable héroïsme réside dans la capacité des responsables à prendre les mesures nécessaires pour neutraliser les dangers auxquels cet ennemi expose le pays». Il a jugé inadmissible que les Libanais restent «sous la menace d’attaques israéliennes».
Le chef des FL a en outre insisté sur l’urgence d’un soutien international pour faire cesser les opérations militaires d’Israël et garantir le retrait de ses troupes des cinq points stratégiques sur lesquels il maintient une présence à la frontière. Il a toutefois noté que ce soutien «dépendra de la capacité de l’État libanais à affirmer pleinement sa souveraineté sur les armes et sur les décisions de guerre et de paix».
«Tout le monde sait que nos amis arabes, européens et américains ne sont pas prêts à aider un État qui ne détient pas le monopole des armes et donc la décision de guerre et de paix», a-t-il insisté, en rappelant tous les textes – l’accord de Taëf, les résolutions internationales et l’accord de cessez-le-feu avec Israël «qui soutiennent le désarmement des groupes non étatiques».
«Tout cela converge vers une seule exigence: démanteler les groupes armés illégaux et placer toutes les armes sous l’autorité exclusive de l’État. C’est à cette seule condition qu’un véritable État pourra exister au Liban», a martelé M. Geagea.
Il a appelé les autorités libanaises à «agir sans tarder». «Rien ne justifie le retard de l’État à assumer ses responsabilités pour protéger le Liban et son peuple. Et si quelqu’un a une solution pratique autre que les lamentations, qu’il la propose», a lancé le chef des FL.
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