Le gouvernement maintient ses projets pour l’aéroport de Kleiate, malgré les conflits politiques
©Al-Markazia

Le Premier ministre, Nawaf Salam, a présidé vendredi une réunion du Conseil des ministres au Grand Sérail, au cours de laquelle les ministres ont examiné 15 points à l'ordre du jour. Le principal d'entre eux concernait la réhabilitation et le développement de l'aéroport René Moawad à Kleiate-Akkar.

Malgré les informations relayées par les médias suggérant que le dossier avait été reporté, le ministre de l'Information, Paul Morcos, a précisé à l'issue de la séance que le gouvernement avait officiellement commencé à examiner le projet de conception, de construction, de développement et d'exploitation de l'aéroport, selon le modèle BOT ou DBOT. Il a souligné que le dossier n'avait pas été reporté, mais qu'il faisait l'objet d'un examen approfondi en raison de son importance stratégique, en coordination avec les autorités compétentes.

Afin de faire avancer le projet, le Conseil des ministres a formé un petit comité ministériel chargé d'identifier le cadre juridique le plus approprié et le plus opportun. Le comité étudiera également les modifications proposées à la loi sur les partenariats public-privé (PPP). Ses recommandations devraient être présentées lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres.

Parmi les décisions annoncées, la nomination du banquier Toufic Naji comme représentant du ministère des Finances au conseil d’administration de la Banque de l’habitat. Fle ministère des Télécoms à définir les conditions d’évaluation de ses actifs – Ogero et les deux opérateurs mobiles – conformément à la loi sur les marchés publics.

Des mesures ont par ailleurs été approuvées pour garantir la poursuite du fonctionnement des écoles publiques incapables d'accueillir les élèves déplacés. Un comité ministériel distinct a été créé pour évaluer l'état des bâtiments publics loués et proposer des solutions appropriées.

Mais la session a surtout été marquée par les tensions suscitées par les récentes déclarations du secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem. Le ministre des Affaires étrangères, Youssef Rajji, a exhorté le gouvernement à adopter une position officielle, estimant que ces propos pourraient avoir de lourdes répercussions pour le Liban, notamment au vu des avertissements diplomatiques adressés ces derniers jours contre toute forme d’escalade.

M. Rajji a insisté sur la nécessité d’une position unifiée du gouvernement, rappelant que les décisions en matière de guerre et de paix relevaient exclusivement de l’État libanais, comme le stipule la déclaration de politique ministérielle et le principe du monopole des armes.

Le Premier ministre Salam a répondu qu'il avait déjà publié une déclaration personnelle sur la question et qu'il ne voyait pas la nécessité d'une déclaration gouvernementale distincte. Le ministre Rajji s'y est opposé, arguant qu'une position individuelle n'empêchait pas le cabinet de rejeter collectivement toute tentative d'entraîner le Liban dans un conflit régional plus large.

La discussion aurait alors pris une tournure houleuse, les ministres étant partagés sur la question. La proposition de M. Rajji n’a finalement pas été retenue, et le gouvernement a choisi de ne pas se prononcer officiellement sur les déclarations de Naïm Qassem.

Le ministre de l'Information a conclu en déclarant que le cabinet avait également examiné la situation sécuritaire du pays et réaffirmé son attachement au serment constitutionnel et à la déclaration de politique générale du gouvernement.

Commentaires
  • Aucun commentaire