L'Iran promet de se défendre après les frappes américaines
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’exprime lors d’une conférence de presse au Centre des congrès Lutfi Kırdar, en marge de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), à Istanbul, le 22 juin 2025. ©Ozan Kose / AFP

«L'Iran se défendra par tous les moyens nécessaires», a déclaré son ministre des Affaires étrangères dimanche, en réponse aux frappes américaines contre des sites clés du programme nucléaire iranien.

«L'Iran continue de défendre son territoire, sa souveraineté, sa sécurité et son peuple par tous les moyens nécessaires, non seulement contre l'agression militaire des États-Unis, mais aussi contre les actions imprudentes et illégales du régime israélien», a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, en marge d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul.

Lors d'une conférence de presse récente, Abbas Araghchi a condamné les frappes militaires américaines contre les installations nucléaires iraniennes, qualifiant ces attaques «d’agression brutale» et de violation du droit international.

«Mon pays a été attaqué, agressé et nous devons réagir en vertu de la légitime défense. Nous le ferons», a averti le ministre iranien.

«Il n'y a pas de ligne rouge qu'ils n'aient pas franchie. Et la dernière, la plus périlleuse, s'est produite hier soir. Ils ont franchi une ligne rouge majeure en attaquant des installations nucléaires», a accusé le chef de la diplomatie iranienne en visant les États-Unis et Israël.

M. Araghchi a ajouté qu'il devait rencontrer le président russe Vladimir Poutine lundi matin à Moscou pour des «consultations».

Selon le ministre iranien, la Russie «essayait» ces derniers jours avec la Chine «de préparer une résolution au Conseil de sécurité (de l'ONU) pour obtenir la cessation des hostilités».

«Évidemment, la situation a évolué et je discuterai avec eux de la marche à suivre», a-t-il ajouté.

«Je pense qu'il est hors de propos de demander à l'Iran de revenir à la diplomatie, car nous étions en plein dans la diplomatie. Nous étions en pleines négociations avec les États-Unis lorsque les Israéliens ont tout fait voler en éclats», a-t-il dit encore.

«Ce n'est pas l'Iran, mais les États-Unis qui ont trahi la diplomatie. Ils ont trahi les négociations», a-t-il insisté, affirmant que les États-Unis ont montré qu'«ils ne comprennent que le langage de la menace et de la force».

Araghchi a attribué la responsabilité de l'attaque à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), accusant son Conseil des gouverneurs d'avoir facilité l'action des États-Unis. Il a également critiqué Rafael Grossi, le directeur général de l'AIEA, pour ce qu'il a qualifié de soutien à «la guerre et à la violence».

«Nous appelons le Conseil de sécurité de l'ONU à tenir une session spéciale pour condamner l'attaque américaine», a déclaré Araghchi, soulignant que cette attaque violait les résolutions existantes du Conseil de sécurité. Il a en outre accusé l'ancien président américain Donald Trump d'avoir trompé ses partisans et électeurs, affirmant que l'attaque faisait partie d'une stratégie plus large visant à déstabiliser l'ordre international.

Araghchi a également affirmé qu'aucun pays indépendant ne pouvait accepter une telle agression contre sa souveraineté. «Washington doit assumer les conséquences dangereuses de ses actions», a-t-il averti.

Dans ses déclarations, le ministre iranien a exprimé sa surprise face à la frappe américaine contre les sites nucléaires iraniens, suggérant que l'attaque était inattendue malgré les tensions existantes. Il a évoqué les récentes initiatives diplomatiques, soulignant que des réunions importantes avaient eu lieu en Turquie, où plusieurs idées ont été discutées, sans toutefois donner de détails supplémentaires sur ces pourparlers.

AFP

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