Une exposition David Lynch en France: du grand écran à la lithographie
Le conservateur français Alexandre Mare s'adresse aux journalistes lors d'une visite guidée réservée aux médias de l'exposition posthume consacrée au réalisateur américain David Lynch à la galerie Duchamp, à Yvetot, dans le nord-ouest de la France, le 23 juin 2025. ©Lou BENOIST / AFP

La galerie Duchamp d’Yvetot (Seine-Maritime) consacre une exposition à David Lynch, disparu en janvier. Jusqu’au 21 septembre, 49 lithographies et trois courts-métrages expérimentaux dévoilent une facette méconnue du cinéaste: celle d’un artiste visuel formé aux Beaux-Arts, dont l’univers plastique a nourri son œuvre cinématographique.

Quarante-neuf lithographies et trois courts-métrages expérimentaux de David Lynch sont visibles jusqu'au 21 septembre à la galerie Duchamp d'Yvetot (Seine-Maritime).

Exposées sur deux étages dans une ambiance onirique représentative de l'œuvre du cinéaste américain décédé en janvier, «elles racontent l'esprit qui est celui de David Lynch, un regard un peu sombre sur la société, sur nos contemporains, mais toujours teinté d'un petit peu d'espoir», a expliqué à l'AFP Alexandre Mare, commissaire de l'exposition.

«Même dans la noirceur de ses dessins, il y a toujours un peu de lumière, de ciel dégagé, pour permettre à l'horizon de se découvrir à nouveau», a ajouté M. Mare, également directeur de la galerie Duchamp.

«Il fallait le convaincre de venir ici, au milieu des vaches pour lesquelles il avait un grand amour, loin des grandes capitales, des grands musées», a retracé le commissaire, «ce lieu, son passé industriel, et sa fascination pour le théâtre d'ombres des petites villes de province font qu'il a accepté ce projet un peu fou».

Ce n'est pas «le cinéaste iconique» qui est exposé, mais son «travail graphique peu connu: il a commencé sa carrière aux Beaux-arts de Boston et Philadelphie avant de basculer derrière la caméra», selon M. Mare.

Son œuvre cinématographique n'était «pas déconnectée de son œuvre de peintre et était même constitutive de celle-ci», a appuyé Alexandre Mare.

Deux films des années 1960 permettent d'après lui de comprendre comment David Lynch, encore peintre, «passe de la toile peinte à la toile de projection pour enfin devenir le cinéaste que l'on connaît».

Les lithographies, réalisées entre 2007 et 2020 à Paris, ont été choisies «parce que c'est ce qui nous semblait le plus proche d'un écran: le format, les contrastes noir et blanc, le fait qu'il y ait des écritures comme il y a des sous-titres au cinéma».

«On a voulu monter l'exposition comme une succession d'écrans, une histoire possible de films que David Lynch n'a jamais faits», a expliqué M. Mare.

Certaines obsessions de D. Lynch «passent du film à la lithographie ou au dessin, il a une grande passion pour les insectes, les fourmis, une fascination pour le feu, des corps suppliciés qui viennent hanter» son œuvre, a estimé le directeur.

Dans cette exposition, comme dans le cinéma de David Lynch, «tout est possible, tout est interprétable», a-t-il conclu.

Avec AFP

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