Manifestations en Iran: le bilan s'élève à 92 morts
©Des images postées en ligne montrent des étudiants iraniens fuyant les gaz lacrymogènes lors d'un rassemblement devant l'Université d'Ispahan, dans le centre du pays.
Des images postées en ligne montrent des étudiants iraniens forçant l'ouverture du portail d'entrée de l'université d'Ispahan lors d'un rassemblement.

 

 

Le bilan des morts dans les manifestations qui font rage en Iran est monté à 92 personnes, selon l'ONG Iran Human Rights. Les manifestants protestent toujours contre la mort de Mahsa Amini, arrêté par la police des mœurs. 41 personnes ont été tuées dans la seule ville de Zahedan, au Balouchistan, l'une des régions les plus pauvres d'Iran, qui abrite la minorité baloutche majoritairement sunnite.

Des jeunes lors d'une manifestation de soutien à Mahsa Amini à Montréal, au Canada.

 

 

Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression des manifestations qui ont éclaté il y a deux semaines à la suite de la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs, a indiqué dimanche l'ONG Iran Human Rights (IHR).

Par ailleurs, au moins 41 personnes ont été tuées par les forces de sécurité lors des affrontements qui ont éclaté la semaine dernière à Zahedan, ville de la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), a ajouté l'ONG basée en Norvège.

À Madrid en Espagne, des Iraniens et leurs soutiens manifestent contre la mort de Mahsa Amini.

 
"Crime contre l'humanité"

"Les meurtres de manifestants en Iran, notamment à Zahedan, constituent un crime contre l'humanité", a déclaré le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam.

"La communauté internationale a le devoir d'enquêter et d'empêcher que d'autres crimes ne soient commis par la République islamique" d'Iran, a-t-il encore dit.

Au cours du "vendredi sanglant de Zahedan", les forces de sécurité ont "réprimé dans le sang" une manifestation qui a éclaté après les prières dans la ville, a détaillé l'ONG.


À Madrid en Espagne, des Iraniens et leurs soutiens manifestent contre la mort de Mahsa Amini.

 

Cette manifestation a été déclenchée par des accusations selon lesquelles un chef de police de la ville portuaire de Chabahar, également dans la province du Sistan-Baloutchistan, a violé une adolescente de 15 ans appartenant à la minorité sunnite baloutche, a affirmé l'IHR.

L'identité des personnes tuées a été confirmée par l'ONG régionale Baluch Activists Campaign (BAC), a ajouté l'IHR, précisant qu'au moins 133 personnes avaient ainsi été tuées au total lors des manifestations en Iran au cours des deux dernières semaines.

Ce mouvement de protestation a éclaté le 16 septembre, trois jours après l'arrestation de Mahsa Amini, 22 ans, pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.
Zahedan ensanglantée 

Des Grecs et des Iraniens vivant à Athènes manifestent en soutien aux Iraniens après la mort de Mahsa Amini.

 

 

Des informations publiées sur les réseaux sociaux ont fait état de dizaines de morts à Zahedan vendredi, tandis que des images montrent des hôpitaux débordés et des cadavres ensanglantés.

Situé à la frontière du Pakistan, le Sistan-Baloutchistan est l'une des régions les plus pauvres d'Iran et abrite la minorité baloutche qui adhère pour la plupart à l'islam sunnite et non au chiisme qui domine en Iran.

Au cours des derniers mois, des militants se sont plaints du nombre disproportionné de condamnés baloutches exécutés, alors que les pendaisons se multiplient dans la République islamique.

De son côté, l'Iran affirme que cinq membres des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime, ont été tués à Zahedan, dans ce que les médias officiels ont décrit comme un "incident terroriste".

Avec AFP
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