
Lors d’un briefing au Conseil de sécurité sur la mise en œuvre de la résolution 1701, la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a averti que l’opportunité pour le Liban de réaliser un changement concret et de mettre en œuvre des réformes significatives se rétrécit et risque de disparaître.
«L’opportunité actuelle ne restera pas disponible indéfiniment», a-t-elle déclaré, selon un communiqué publié par son bureau.
Tout en reconnaissant que le désarmement des acteurs non étatiques ne peut être accompli du jour au lendemain, Hennis-Plasschaert a souligné l’urgence de disposer «d’une feuille de route clairement définie, assortie d’un calendrier et de plans concrets pour atteindre cet objectif.»
Concernant la cessation des hostilités, la coordinatrice spéciale a indiqué que la situation reste «extrêmement fragile», en raison de la présence israélienne continue sur cinq sites et deux zones tampons dans le sud du Liban, ainsi que des frappes aériennes répétées sur le territoire libanais.
«Ce nouveau statu quo ne peut et ne doit pas être considéré comme étant normal. Cette situation ne mènera pas à la stabilité, ni à la sécurité, ni à la paix que les parties prétendent vouloir atteindre», a-t-elle ajouté.
Elle a également souligné la vulnérabilité persistante du Liban dans un contexte régional instable, évoquant l’escalade militaire entre l’Iran et Israël en juin, ainsi que les récentes évolutions sécuritaires préoccupantes en Syrie. Elle a ainsi insisté sur la nécessité «d’adapter nos réponses aux dimensions régionales des défis auxquels est confronté le Levant».
Mme Hennis-Plasschaert a également appelé à renforcer les mécanismes de coordination entre les parties, notamment par la création d’un processus politique visant à résoudre les questions non réglées. Sans un tel processus, a-t-elle prévenu, des solutions durables resteront hors de portée.
Elle a par ailleurs reconnu les progrès réalisés ces derniers mois par les autorités et l’armée libanaises. Toutefois, elle a insisté sur le fait que le pays reste confronté à un chemin semé d’embûches, en particulier pour traiter la corruption enracinée, le clientélisme politique et la prolifération d’armes échappant au contrôle de l’État.
Elle a appelé à une action urgente pour restaurer la confiance du peuple libanais, des investisseurs et des déposants. Insistant sur la nécessité d’une stabilité politique et économique, elle a affirmé que le Liban doit agir rapidement pour débloquer les financements nécessaires à la relance et à la reconstruction.
Enfin, elle a mis en garde contre le risque de marginalisation du Liban dans un contexte de bouleversements régionaux accélérés, appelant la communauté internationale à se mobiliser pour prévenir une nouvelle dégradation de la situation.
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