
L’ancien chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a appelé à faire prévaloir la raison et la sagesse sur les réactions émotionnelles. Il a souligné que les membres de la communauté druze sont connus pour leur clairvoyance et leur rationalité, et non pour des réactions impulsives, même dans les moments les plus sombres.
Joumblatt a estimé que la condamnation devait également s’étendre à l’agression israélienne en cours contre la Syrie, ainsi qu’aux violations quasi quotidiennes visant le Liban, insistant sur le fait que ces développements appellent une réponse à la fois rationnelle et courageuse.
Évoquant les événements de Soueïda, il a appelé à la formation d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les crimes commis à la fois contre la population druze locale et contre les Bédouins. Il a décrit la situation comme le début d’une crise prolongée et d’une fracture communautaire dangereuse que beaucoup espéraient éviter.
Il a conclu en appelant à un cessez-le-feu immédiat dans le sud de la Syrie, exhortant à un dialogue sérieux et responsable entre l’État syrien et les dirigeants locaux de Soueïda afin de préserver ce qu’il reste d’unité et de stabilité nationales.
Abi al-Mona condamne les violences à Soueïda
De son côté, le cheikh Sami Abi al-Mona, lors d’une réunion extraordinaire du conseil religieux druze, a condamné les récentes violences à Soueïda, en Syrie, exprimant sa pleine solidarité avec la population locale et les blessés lors des affrontements.
Abi al-Mona a affirmé que de simples condamnations ne suffisent pas face à des violations aussi graves, et a refusé d’imputer la responsabilité à quelque habitant que ce soit de cette région majoritairement druze. Il a plutôt tenu l’État syrien émergent pour responsable de son échec à instaurer des institutions capables de protéger ses citoyens.
Il a critiqué le contraste entre le lancement par le gouvernement syrien d’une nouvelle «identité visuelle nationale» et les scènes brutales observées à Soueïda, en particulier les agressions contre des dignitaires et des enfants druzes, qu’il a décrits comme un peuple digne, enraciné dans l’histoire arabe et islamique.
Appelant à l’unité et à la cohésion nationale, Abi al-Mona a mis en garde contre les discours de division et rejeté toute forme de sectarisme. Il a exhorté toutes les parties à respecter le cessez-le-feu signé deux jours plus tôt, exprimant l’espoir d’un avenir pacifique et juste pour la Syrie, bénéfique au Liban et à l’ensemble de la région.
Il a également condamné les attaques de représailles contre les communautés sunnites, affirmant que le conseil n’acceptait en aucun cas de tels actes, quelles qu’en soient les justifications.
Abi al-Mona a lancé un avertissement ferme contre les appels à une mobilisation généralisée et à des attaques contre Soueïda, qu’il a décrits comme des tentatives de déclencher un conflit confessionnel. Il a également rejeté fermement toute ingérence israélienne dans les affaires syriennes.
Il a conclu en appelant la communauté internationale à lancer une enquête transparente sur les violences et à traduire les responsables en justice, soulignant la nécessité d’empêcher que les troubles ne débordent vers le Liban. Il a réaffirmé la coordination continue avec Dar el-Fatwa et insisté sur l’importance de rejeter l’extrémisme et de préserver la stabilité régionale.
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