Andréa Ferréol, connue pour «La Grande bouffe», enfin sur scène
L’actrice française Andréa Ferréol pose lors d’une séance photo à Paris, le 10 juillet 2025. ©Joel SAGET / AFP

Cinquante ans après le choc de La Grande bouffe, Andréa Ferréol rayonne aujourd’hui sur scène dans Amour, gloire et secrets. Une trajectoire libre, entre cinéma, théâtre et combats personnels.

Révélée en 1973 avec La Grande bouffe, film-scandale hué au festival de Cannes, Andréa Ferréol vit aujourd’hui sa relation avec le public principalement au théâtre, "formidable pour le retour immédiat" des spectateurs.

Plus de 50 ans après ce film sur un suicide collectif en forme d’orgie de sexe et de bouffe avec Marcello Mastroianni, Philippe Noiret, Michel Piccoli et Ugo Tognazzi, la comédienne est à l’affiche d’Amour, gloire et secrets.

Dans cette pièce de boulevard inédite, au Théâtre de Passy, à Paris, elle joue une actrice exubérante et ruinée dans une comédie sur mesure où s’enchaînent quiproquos et secrets de famille.

«Un jour, le cinéma a frappé à ma porte. J’avais 25 ans. On m’a proposé le premier rôle féminin d’un film italien qui s’est avéré être La Grande Bouffe. Mon personnage devait être à la fois la mère, l’amante, l’ange de la mort... Je suis un peu fofolle et je fonce toujours!», confie celle qui n’a jamais eu froid aux yeux.

«La présentation à Cannes a fait scandale. Mon père était dans la salle. Il m’a félicitée le pouce levé. À ceux qui lui demandaient si cela ne l’embêtait pas qu’on voie mes fesses, il répondait qu’il les avait vues quand j’étais petite et que là il les voyait simplement en grand!»

Pour ce rôle, le réalisateur Marco Ferreri m’a demandé de prendre 25 kilos. Tout le monde disait que j’étais folle d’accepter. Il m’a imposé des analyses chaque semaine pour être sûr que tout allait bien pour moi", se souvient-elle, insistant sur un environnement de tournage très éloigné du malaise suscité par le film.

Nominations aux César

Avec plus de 200 films, pièces et séries à son actif, la comédienne, arrière-arrière-petite-fille du poète Frédéric Mistral, a connu une carrière éclectique : elle a tourné sous la direction de Georges Lautner, Rainer Werner Fassbinder, François Truffaut... 

«La Grande bouffe m’a ouvert les portes du cinéma européen», résume auprès de l’AFP la comédienne qui a été nommée deux fois aux César comme meilleur second rôle féminin (Les Galettes de Pont-Aven en 1976 et Le Dernier Métro en 1981).

«Je voulais travailler avec Fellini mais lui n’a pas voulu. Mais on a été très copains!», rembobine-t-elle.

«Enfant, je voulais être hôtesse de l’air ou chanteuse d’opéra. Beaucoup de choses dans ma vie sont arrivées par hasard, dont le théâtre et le cinéma. Je me suis inscrite à un cours de théâtre sans prévenir mes parents, ce qui m’a valu une énorme gifle», se souvient-elle. «Pour suivre les cours à Paris de Jean-Laurent Cochet, j’ai dû faire huit jours de grève de la faim!»

Celle qui fut la compagne de l’acteur Omar Sharif ("un homme délicieux, charmant et un peu fou") pendant plus de trente ans, jusqu’à son décès en 2014, a tourné son dernier film en 2024, Le choix du pianiste, de Jacques Otmezguine.

«Le problème de ce métier, c’est que j’ai 78 ans. Il n’y a pas assez de rôles pour des personnages de cet âge», déplore-t-elle.

Elle sera fin septembre la récitante de l’opéra L’Apocalypse d’Icare à Aix-en-Provence, sa ville natale où elle est très investie dans la vie locale et culturelle.

Sur le petit écran, elle a récemment rejoint le casting d’Immeuble partagé, mini-série de France Télévisions sur le handicap et le vivre-ensemble.

Par Jean-François GUYOT / AFP

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