
Devant de 22 points, les Libanais ont laissé filer une place en demi-finale au terme d’un incroyable retournement de situation à Jeddah.
Au King Abdullah Sports City de Jeddah, le Liban avait pris le quart de finale par le bon bout.
Un départ canon
Dès l’entre-deux, la machine s’est emballée: Karim Zeinoun et Hayk Gyokchyan ont allumé la mèche à trois points, Youssef Khayat et Dedric Lawson ont fait courir la défense kiwi sur contre-attaque, et la pression défensive a coupé les lignes de passe néo-zélandaises. Résultat: 35-13 après dix minutes, un avantage grimpé jusqu’à +22 et un public libanais en transe.
«On leur a marché dessus en première mi-temps, tout fonctionnait, on avait la confiance et l’adresse», confiera plus tard Gyokchyan. À la pause, le tableau affichait 45-30: l’occasion rêvée de rallier une demi-finale continentale s’offrait aux hommes de Miodrag Perisic.
Le basculement… et le trou noir
Au retour des vestiaires, les Tall Blacks ont changé de visage. Plus agressifs dans la raquette, plus précis à longue distance, ils ont grignoté l’écart. Max Darling (18 points, 9 rebonds) a imposé sa loi à l’intérieur, tandis que Mojave King (23 points) a pris feu en pénétration comme derrière l’arc. L’avance libanaise fondait minute après minute.
«On a eu un relâchement, c’est clair. On a commencé à subir au lieu d’imposer notre jeu», regrettera Ali Mansour.
À quatre minutes du terme, King égalisait à 72-72 avant de donner l’avantage aux siens sur un and-one assassin.
Les Libanais encore dans le coup… jusqu’à l’ultime minute
Malgré la tempête, le Liban a tenté de s’accrocher. Un triple clutch de Gyokchyan, deux pénétrations de Mansour, et l’espoir reprenait. Mais les Néo-Zélandais, en pleine confiance, ont porté l’estocade: un dunk retentissant de Carlin Davison, un trois points glacial de Taine Murray et un rebond offensif converti par Flynn Cameron ont scellé le sort du match (90-86).
Amir Saoud, dépité, ne cachait pas sa frustration: «Je pense qu’on méritait de gagner. Mais chacun doit se regarder dans le miroir, moi le premier. J’aurais dû mieux diriger l’équipe, surtout dans ces moments-là. On avait le match en main… et on l’a laissé filer.»
En conférence de presse, Miodrag Perisic ne masquait pas sa déception: «On avait préparé ce match pour ne jamais leur laisser d’espoir. On menait largement, mais on a laissé la porte entrouverte et ils s’y sont engouffrés. On n’a pas su fermer le match. C’est une défaite qui fait mal.»
L’occasion manquée d’écrire l’histoire
Le Liban tenait là une victoire référence face à une équipe invaincue en phase de groupes. L’écart de +22, rare à ce niveau, aurait dû être synonyme de qualification. Mais la panne offensive du troisième quart (17 points inscrits) et les pertes de balle dans le money time ont offert aux Tall Blacks un comeback monumental.
Une campagne qui laisse des regrets… et de la fierté
Malgré la désillusion, les Libanais quittent Jeddah avec un bilan positif: séduisants en première période face à la Nouvelle-Zélande, ils confirment leur statut d’équipe capable de bousculer les meilleures nations asiatiques.
«Il faut apprendre de ça. On a montré qu’on pouvait dominer; maintenant, il faut savoir tuer un match», concluait Dedric Lawson (24 points, 13 rebonds).
À Jeddah, les Tall Blacks ont signé le plus grand retournement de la compétition. Le Liban, lui, devra vivre avec le souvenir d’une demi-finale qui lui tendait les bras… et qui s’est envolée en dix minutes de trou noir.
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