Manœuvres Hezbollah-Amal à la veille du Conseil des ministres
©Ici Beyrouth

À l’approche de la réunion du Conseil des ministres prévue vendredi, le tandem Hezbollah-Amal entretient le flou sur sa participation à une séance jugée cruciale, puisque l’armée doit y présenter son plan de désarmement des milices.

Il multiplie aussi les manœuvres. Tantôt il affirme que ses ministres ne la boycotteront pas, tantôt il pose des conditions, comme l’ajout de points supplémentaires à l’ordre du jour, actuellement limité à l’examen du plan de désarmement de l’armée, ou encore la suppression pure et simple de ce point.

Des sources politiques se sont étonnées de l’insistance du président de la Chambre, Nabih Berry, à élargir l’ordre du jour. Une manœuvre censée, selon elles, donner à M. Berry un prétexte pour justifier la participation de ses ministres et ceux du Hezbollah au Conseil des ministres, avant qu’ils ne se retirent éventuellement de la séance, au moment de l’examen du plan de l’armée.

Les mêmes sources estiment que cette manœuvre serait acceptable si le but est seulement de donner aux ministres chiites un prétexte pour participer à la réunion, sans heurter le Hezbollah.

Mais si l’objectif est de pousser ces derniers à se retirer de la séance, pour pouvoir brandir la non-conformité au pacte national (concernant la parité islamo-chrétienne), la tentative serait vouée à l’échec. Car le retrait ne changera rien. Une majorité chrétienne et musulmane est assurée pour examiner et adopter le plan, même en cas de départ des ministres chiites.

L’opposition du Hezbollah et d’Amal aurait atteint son seuil maximal: elle se limite désormais à des objections et à des retraits, sans escalade prévue. Le plan de l’armée, qui vise à garantir le monopole étatique sur les armes, est finalisé. Il repose sur un cadre opérationnel prêt à être déployé, avec des paramètres géographiques et temporels clairement définis.

Selon les mêmes sources, le timing de la visite au Liban de l’émissaire américaine Morgan Ortagus, accompagnée du chef du Commandement central des États-Unis, revêt une grande importance. Bien que brève, cette visite envoie un message clair à l’armée libanaise sur son rôle et ses responsabilités.

Les discussions porteront, entre autres, sur le comité international de supervision du cessez-le-feu et sur la manière dont ce dernier met en œuvre les dispositions de l’accord qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah.

L’adoption par le gouvernement du plan de l’armée visant à limiter la prolifération des armes et à entamer sa mise en œuvre conférera en effet un rôle accru à ce comité pour appuyer l’armée dans cette tâche.

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