
Un pont médical entre la France et le Liban: l’Hôpital français du Levant s’associe au CHU de Montpellier pour développer la formation des médecins, moderniser les pratiques chirurgicales et renforcer la recherche clinique.
La salle de conférence de l’Hôpital français du Levant vibrait vendredi d’une effervescence inhabituelle. Blouses blanches impeccables, costumes sobres, regards attentifs: médecins, chercheurs, diplomates et représentants institutionnels s’étaient donné rendez-vous pour un moment rare dans l’histoire récente de la médecine libanaise.
Sous les grandes baies vitrées baignant la salle de lumière, la signature officielle du partenariat stratégique entre le Centre hospitalier universitaire de Montpellier (CHU Montpellier) et l’Hôpital français du Levant a marqué une étape majeure dans l’internationalisation des soins et des savoirs.
L’événement s’est déroulé en présence d’Anne Ferrer, directrice générale du CHU Montpellier, du Dr Antoine Maalouf, président de l’Hôpital français du Levant, de Didier Vendrôme, représentant le Consulat général de France, du Pr Pierre Yared, président du Syndicat des hôpitaux du Liban, ainsi que de nombreux experts médicaux et personnalités diplomatiques.
«La santé ne connaît ni frontières ni hiérarchies»
Dans un silence solennel, le Dr Antoine Maalouf a pris la parole le premier, la voix ferme et posée. «Cet hôpital, modeste par sa taille, mais grand par la détermination de son équipe médicale, a eu l’honneur de recevoir votre soutien dans la préparation et la réussite de cet accord», a-t-il déclaré, saluant les efforts conjoints des équipes libanaise et française.
Puis, le médecin a livré un message qui résonne comme un credo: «La santé ne connaît ni frontières ni hiérarchies; elle repose sur un réseau vivant où les plus grands soutiennent les plus petits.»
Pour lui, cette coopération dépasse largement les considérations techniques: «Ce n’est pas seulement un rendez-vous administratif, mais un moment d’espérance, de dialogue et d’ouverture, qui permet à nos ambitions de se concrétiser et à notre maison modeste de briller à la lumière de votre grande expertise.»
Montpellier, un partenaire d’excellence
Prenant la parole à son tour, Mme Anne Ferrer, directrice générale du CHU de Montpellier, a rappelé la vocation de ce partenariat: élever les standards médicaux, renforcer la formation académique et rapprocher les équipes des deux rives de la Méditerranée.
«Le Liban et la France partagent une longue tradition de coopération médicale. Cet accord vise à renforcer ce lien par un échange réciproque de connaissances, de compétences et d’expériences.»
Le Dr Élie Abboud, ancien député de Montpellier et directeur des relations médicales internationales, est ensuite revenu sur l’origine de ce projet ambitieux. Il a souligné l’importance de ce rapprochement, fruit de plusieurs années de dialogue, de missions médicales conjointes et de partenariats universitaires.
Un partenariat multidimensionnel
Ce nouvel accord jette les bases d’une coopération large et structurée entre les deux institutions. Il prévoit:
- Des échanges académiques: formations avancées pour médecins, internes et étudiants libanais, stages spécialisés à Montpellier et sessions pratiques au Levant.
- Des projets de recherche conjoints: études multicentriques sur les pathologies émergentes, innovations thérapeutiques et essais cliniques.
- Le développement des pratiques chirurgicales avancées: chirurgie mini-invasive, robotique, nouvelles techniques opératoires et consultations médicales spécialisées.
- Une plateforme de dialogue permanent: échanges directs entre experts libanais et spécialistes internationaux pour mettre à jour les recommandations et les protocoles de soins.
Un souffle d’espoir pour la médecine libanaise
Au-delà des signatures et des protocoles, ce partenariat incarne une ambition: redonner à la médecine libanaise son éclat sur la scène internationale.
Pour le Dr Antoine Maalouf, cet accord est un signal fort: «Malgré les crises, le Liban reste une terre d’innovation, de talent et de compétence. Grâce à nos partenaires français, nous posons aujourd’hui les bases d’une médecine plus moderne, plus humaine et plus tournée vers le patient.»
Alors que les participants quittaient la salle, les conversations se poursuivaient autour d’un même constat: cette alliance marque un tournant pour l’avenir de la santé au Liban, en ouvrant l’Hôpital français du Levant à un réseau scientifique international qui promet d’accélérer l’innovation médicale et la formation des praticiens.
Commentaires