Etats-Unis, Arabie saoudite, Emirats et Egypte appellent à une trêve au Soudan
©EBRAHIM HAMID / AFP

Les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l'Egypte ont appelé vendredi à une trêve humanitaire de trois mois au Soudan, à laquelle succéderaient un cessez-le-feu permanent et une transition de neuf mois vers un gouvernement civil.

Dans une déclaration commune, les quatre pays ont insisté sur le fait que cette transition devait être "inclusive et transparente" et s'achever dans les délais "afin de répondre aux aspirations du peuple soudanais pour l'établissement pacifique d'un gouvernement civil indépendant, doté d'une large légitimité et de redevabilité".

Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par un conflit opposant l'armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). La guerre a déjà fait des dizaines de milliers de morts, déplacé des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU décrit comme l'une des pires crises humanitaires au monde.

La déclaration de vendredi souligne que "l'avenir du gouvernement du Soudan doit être décidé par le peuple soudanais (...) et ne pas être contrôlé par une partie en guerre".

Elle écarte également toute participation de "groupes extrémistes violents faisant partie ou liés de manière évidente aux Frères musulmans", dont l'influence a, selon le texte, alimenté l'instabilité régionale, une formulation conforme à la ligne géopolitique d'Abou Dhabi.

Le communiqué semble avoir été publié en remplacement d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des quatre pays, initialement prévue en juillet mais reportée en raison de désaccords entre l'Egypte et les Emirats.

Selon des sources diplomatiques, Le Caire s'était opposé à une première formulation excluant à la fois l'armée et les FSR de la transition.

L'Egypte, alliée de l'armée soudanaise, plaide de longue date pour la préservation des institutions de l'Etat, alors que les Emirats ont été accusés de soutenir et de fournir des armes aux paramilitaires, ce qu'ils démentent.

Le texte final évite de nommer directement les protagonistes, tout en affirmant que le futur gouvernement soudanais doit être décidé par le peuple, à l'abri de toute tutelle armée.

Vendredi, les Etats-Unis ont imposé des sanctions à l'encontre du ministre des Finances soudanais, Gebreil Ibrahim, proche de l'armée et figure islamiste de premier plan, ainsi qu'à la brigade Baraa Ibn-Malik, une milice islamiste qui combat aux côtés de l'armée.

Les islamistes ont dominé la politique soudanaise pendant trois décennies sous le président déchu Omar el-Béchir et ont connu un regain d'importance pendant la guerre, s'alliant à l'armée.

"Ces sanctions visent à limiter l'influence islamiste au Soudan et à restreindre les activités régionales de l'Iran, qui ont contribué à la déstabilisation de la région, aux conflits et aux souffrances des civils", a déclaré le département américain du Trésor dans un communiqué.

L'armée contrôle l'est, le nord et le centre du pays, tandis que les FSR tiennent une partie du sud et la quasi-totalité du Darfour (ouest), où elles ont récemment proclamé un gouvernement parallèle, faisant craindre une fragmentation du pays.

Les deux camps répètent leur volonté de poursuivre les combats jusqu'à obtenir une victoire militaire totale.

Avec AFP

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