Rayo Vallecano: un éclair madrilène pour le Libanais Karim Jaafar
Karim Jaafar présente son nouveau maillot du Rayo Vallecano, symbole d’une première historique pour le football libanais. ©@karim.jaafar_ @fatenabiifaraj

Cap au sud-est de Madrid, à Vallecas, où le football se joue à l’énergie des tribunes et au bitume des barrios. C’est là que le jeune Libanais Karim Jaafar pose ses valises: première recrue libanaise de l’histoire du Rayo, et nouvelle aventure en catégorie Juvenil dans l’un des viviers les plus âpres d’Espagne.

Un deal qui change d’échelle

Capitaine des catégories jeunes à Safa et produit du Tawfir Project, Karim Jaafar franchit un cap majeur: intégrer la Juvenil du Rayo, c’est entrer dans un championnat où la concurrence lime les crampons et où chaque minute compte pour passer pro. Ce transfert n’a rien d’un coup de dés; il récompense des années de travail entamées à la Superior Squad Academy au Liban, avant l’accélération orchestrée par le Tawfir Project de Rami Beitar. Dans l’ombre comme au bord du terrain, le coach-mentor Peter Khalife a tenu la ligne de conduite depuis plus de dix ans, assurant un suivi constant. La passerelle européenne s’est ensuite consolidée grâce à la collaboration avec Morris Pagniello (Anthem Sports Madrid), déterminante pour boucler l’accord et ouvrir la porte du haut niveau continental.

Vallecas, école du réel

Au Rayo, rien n’est donné. L’ADN du club, nourri par la ferveur populaire, impose un tempo sans fioritures: pressing qui mord, transitions express, identité forte. Pour Jaafar, c’est la promesse d’un quotidien qui bouscule: terrains exigeants, déplacements rugueux, culture du résultat et de la formation. Bref, un crash-test grandeur nature pour un jeune qui veut s’installer dans le football espagnol.

Un club qui a traversé l’orage

Club de quartier né en 1924, le Rayo Vallecano a toujours navigué entre coups d’éclat et tempêtes. Ouvrier dans son ADN, il s’offre une parenthèse dorée en 2001 avec un quart de finale de Coupe UEFA, avant de subir un double naufrage en 2002-2004 et de remonter patiemment jusqu’à la Liga en 2011. La joie de l’Europe lui échappe en 2013 pour raisons financières, puis vient la claque historique du 10-2 infligé par le Real en 2015. Mais Vallecas n’abdique jamais: retour en Liga en 2018, rechute l’année suivante, et nouveau rebond par les play-offs en 2021. Un club cabossé, mais increvable.

Pourquoi le Rayo pour un Libanais?

Parce que Vallecas mélange sans complexe formation et caractère. Le Rayo n’a pas la vitrine clinquante des mastodontes, mais il possède autre chose: la capacité de polir des profils au couteau, d’installer des jeunes dans des contextes brûlants et de les faire grandir au contact d’un football vrai. Pour un milieu/offensif à fort volume ou un attaquant polyvalent (profil typique des talents façonnés au Liban), l’environnement est idéal pour apprendre à jouer «vite et juste».

Un chemin pavé d’exigence

L’entrée en Juvenil n’est pas un aboutissement, c’est un tour de chauffe. À l’entraînement, la marge d’erreur est infime; le week-end, le moindre duel pèse. Jaafar va devoir gagner sa place, absorber les repères tactiques ibériques et afficher des standards physiques de Liga. L’entourage technique – entre Peter Khalife, Rami Beitar et le réseau d’Anthem Sports – a montré qu’il savait construire des trajectoires cohérentes; au joueur désormais de transformer l’essai.

Ce que cela dit du football libanais

Cette signature sonne comme un message: le vivier libanais peut exporter des profils compétitifs si la chaîne «détection-accompagnement-exposition» est solide. Le combo académie locale + projet régional (Tawfir) + relais européen (Anthem Sports Madrid) ouvre un corridor. 

À Karim Jaafar de l’élargir par la performance, ballon au pied.

 

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