
Taylor Swift signe son grand retour à la pop avec The Life of a Showgirl, son 12e album. Entre hymnes dansants et ballades plus intimes, la star américaine dévoile une œuvre où s’entremêlent célébration de son couple et règlements de comptes.
Bienvenue dans une nouvelle ère: la mégastar américaine Taylor Swift a dévoilé vendredi le très attendu The Life of a Showgirl, album résolument pop qui célèbre son fiancé, le footballeur américain Travis Kelce, et solde quelques comptes.
Selon une stratégie marketing archi-maîtrisée, les fans de la chanteuse, les «Swifties», n'avaient jusque-là pas entendu la moindre note du 12e opus de leur idole.
Pour satisfaire leur curiosité, ils ont dû se contenter d'une couleur orange pailletée omniprésente dans toute la promotion, d'une série de photos de l'artiste en tenue de danseuse de cabaret et de bribes de paroles de chansons distillées lors de la dernière ligne droite.
«Ce soir, toutes ces vies convergent ici, les mosaïques de rires et les cocktails de larmes... Je ne peux pas vous dire à quel point je suis fière de partager cela avec vous, un album qui semble tout simplement si juste», a posté la star sur ses réseaux sociaux après la sortie de l'album, accompagné de photos d'elle dans des tenues de showgirl.
Après quatre albums folk ou introspectifs, The Life of a Showgirl propose, comme promis, des morceaux dansants aux sonorités rappelant les années 80, à commencer par le single The Fate of Ophelia.
Mais comme on ne change pas une formule qui gagne, les balades ont aussi la part belle parmi les 12 titres. Et la country, genre dans lequel l'artiste a débuté en 2006, pointe sur quelques morceaux, dont le duo final avec la nouvelle star de la pop Sabrina Carpenter.
La chanteuse de 35 ans a décrit sa dernière livraison - album le plus préenregistré sur la plateforme de streaming Spotify - comme une plongée dans les coulisses l'an dernier de la tournée géante retraçant toutes les époques de sa carrière (ou «ères», comme elle les appelle).
«La période la plus joyeuse, la plus folle et la plus intense de (sa) vie», qui coïncide avec les premiers temps de sa relation avec Travis Kelce, avec qui elle a annoncé ses fiançailles en août.
Taylor Swift, qui a souvent exorcisé ses déceptions amoureuses en musique, chante les louanges de ce dernier sur Wish List, clamant: «je ne veux que toi, avoir deux ou trois enfants, que tout le quartier se mette à te ressembler».
Dans cette nouvelle ère, elle n'est toutefois pas qu'heureuse et peut se montrer vindicative, qu'il s'agisse des réseaux sociaux ou du patriarcat.
«Je protège la famille», entonne-t-elle aussi sur Father Figure. Dans ce morceau inspiré du titre éponyme de George Michael (avec la bénédiction des ayants droit du chanteur), la popstar semble revenir sur la saga qui a entouré, entre 2019 et mai dernier, le rachat des droits de ses six premiers albums.
Avec ses paroles énigmatiques («Bienvenue dans mon monde souterrain où tout est sombre / Au moins, tu sais exactement qui sont tes amis / Ce sont ceux qui ont les mêmes cicatrices»), Cancelled!, surtout, devrait donner du grain à moudre aux «Swifties», à l'affût de la moindre information sur la vie de leur idole.
Rendez-vous au cinéma
A la production de The Life of a Showgirl, on retrouve les Suédois Max Martin et Shellback, à l'origine du virage vers la pop pris par la chanteuse dans les années 2010.
Aux manettes du premier album du boys band américain Backstreet Boys en 1996, Max Martin (Karl Martin Sandberg de son vrai nom) a révolutionné la pop moderne. On lui doit depuis des tubes comme Baby One More Time de Britney Spears ou Blinding Lights de The Weeknd.
Suite de la promotion de l'album, les Swifties ont rendez-vous au cinéma dans une cinquantaine de pays de vendredi à dimanche, pour visionner un commentaire de l'album par l'artiste, un premier clip et une version karaoké des morceaux.
Taylor Swift, artiste la plus écoutée sur Spotify en 2024, s'engage elle dans une tournée des «talk shows» pour promouvoir ce 12e album.
Ainsi va la vie de «showgirl» et, comme le professe la chanson qui donne son titre au disque: «Je ne voudrais pas qu'il en soit autrement».
Par Raphaëlle PELTIER avec Susan STUMME à Washington / AFP
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