Intenses frappes israéliennes sur Msaileh
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Vers 3h45, l’aviation israélienne a mené douze raids aériens sur les environs de l’autoroute reliant Msaileh à Najariya, ainsi que sur la vallée voisine, provoquant d’importants dégâts et la coupure de l’autoroute.

Les frappes ont entraîné la destruction de plus de 300 engins, dont des bulldozers et des excavatrices, parmi lesquels plus de 100 petites machines Bobcat.

Plusieurs grands showrooms de matériel industriel et de construction ont été entièrement détruits, notamment ceux de Diab, Tabbaja, Jaafar, Safawi et Tarhini, considérés parmi les plus importants du Liban. Les pertes sont estimées à plusieurs centaines de millions de dollars.

Les bombardements ont aussi endommagé le réseau électrique haute tension (66 kilovolts) et brisé les vitres de dizaines d’habitations, de commerces et d’institutions situés à plusieurs centaines de mètres du site visé.

Selon un communiqué du Centre des opérations d’urgence du ministère libanais de la Santé, la frappe israélienne sur la région de Msaileh a fait un mort, un ressortissant syrien résidant à Aïn Qiniya (Hasbaya), et sept blessés – un Syrien et six Libanais –, parmi lesquels deux femmes.

La Défense civile poursuit les opérations de dégagement des décombres et de réouverture de l’autoroute Zahrani–Msaileh, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver deux personnes portées disparues, vraisemblablement des employés des showrooms touchés.

Le corps du génie de l’armée libanaise a par ailleurs publié un communiqué concernant un missile non explosé découvert sur le site: «Nous attendrons 72 heures avant de le déplacer vers un endroit sécurisé. Il ne sera pas neutralisé sur place à Msaileh», précise le communiqué.

De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir «visé et démantelé une infrastructure terroriste du Hezbollah dans le sud du Liban», précisant que des engins de chantier étaient utilisés pour «reconstruire des infrastructures terroristes dans la zone».

Sur la frontière, un quadricoptère israélien a par ailleurs largué des explosifs peu après minuit sur une maison inhabitée au centre du village d’Aïta el-Chaab (caza de Bint Jbeil), provoquant d’importants dégâts matériels et une destruction partielle du bâtiment.

Une voiture a également été touchée par une frappe de drone israélien samedi après-midi dans la localité de Qlaileh, dans le district de Bint Jbeil, au sud du Liban, faisant un mort.

Le président de la République Joseph Aoun a estimé que «le Sud du Liban est une nouvelle fois la cible de l’agression israélienne, menée contre des infrastructures civiles, sans justification ni même prétexte».

«Ce qui rend cette dernière attaque particulièrement grave, c’est qu’elle intervient après l’accord de cessez-le-feu à Gaza, et après que la partie palestinienne y a accepté le mécanisme prévu par cet accord pour contenir les armes et les mettre hors service. Cela nous pose, à nous Libanais, ainsi qu’à la communauté internationale, des questions fondamentales : y a-t-il aujourd’hui quelqu’un qui cherche à compenser Gaza par le Liban, pour maintenir son besoin de survie politique grâce au feu et au sang ? » a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : «Puisque le Liban a été entraîné dans la guerre de Gaza au nom de son «soutien» à ceux qui l’ont déclenchée, n’est-il pas logique, et même légitime aujourd’hui, d’appuyer le Liban sur le modèle de la trêve de Gaza, d’autant que toutes les parties s’accordent désormais à la soutenir ?».

Le président a enfin souligné que «notre responsabilité envers l’ensemble du peuple libanais et sur tout le territoire national nous impose de soulever ces défis, et pas seulement de nous limiter à la condamnation, aussi nécessaire soit-elle, d’une agression manifeste».

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