
À 29 ans, la ballerine française Victoria Dauberville, révélée sur les réseaux sociaux par ses performances dans des lieux insolites à travers le monde, lance sa première tournée en France à partir du 7 décembre avec le spectacle Classique?. Ancienne soliste dans plusieurs maisons d’opéra, elle défend aujourd’hui une vision accessible et décomplexée de la danse, mêlant classique, hip-hop et expression contemporaine, avec pour objectif de sortir l’art chorégraphique des scènes traditionnelles
«Mon objectif est d'amener la danse là où on ne la voit pas»: la ballerine freelance Victoria Dauberville, qui s'est fait connaître via les réseaux sociaux en dansant dans des lieux improbables, s'apprête à dévoiler son premier spectacle, en tournée en France.
En janvier, des images de l'artiste de 29 ans, posée en tutu blanc et pointes sur le bulbe d'un navire en Antarctique, ont fait le tour du monde. Des dizaines de millions de personnes ont vu sa silhouette gracieuse évoluant dans le paysage glaciaire.
«Le plus important est de pouvoir toucher un large public, pas uniquement les gens dans les théâtres, et de faire voyager la danse là où on ne l'attendrait pas», raconte à l'AFP la jeune femme, suivie par près de 600.000 abonnés sur ses différentes plateformes.
Un objectif que la danseuse, passée par plusieurs maisons d'opéra (Opéra de Bordeaux, Ballets de Monte-Carlo), poursuit avec son premier spectacle Classique? programmé à Lyon, Paris, Nantes, Clermont-Ferrand, Annecy à partir du 7 décembre.
Mêlant danse classique, hip-hop, moments parlés, «il raconte l'histoire d'une ballerine enfermée dans une boîte à musique qui cherche à s'enfuir pour trouver sa liberté», indique la chorégraphe.
Plus court qu'un ballet traditionnel, il en interroge «les codes»: «Est-ce qu'on s'en sert pour raconter des histoires assez poussiéreuses, d'une femme à la recherche du prince charmant qui a envie de mourir, qui le cherche et qui sera sauvée?», demande-t-elle. «Moi, mon envie est de raconter une histoire plus moderne».
On y retrouve les six danseurs de sa compagnie, la Victoria Dauberville Company, dont son compagnon Mathieu Forget, par ailleurs photographe et auteur de nombreux clichés et vidéos postés sur ses réseaux sociaux depuis leur rencontre il y a quatre ans.
Jamais sans son tutu
Jouer sur les contrastes, mêler les disciplines, danser dans des lieux insolites: telle est la marque de fabrique de Victoria Dauberville. On la voit ici perchée sur un chariot de supermarché, là, posant dans le désert, plus tard en pointes sur le tapis roulant d'une salle de fitness ou dansant avec des sportifs des Jeux olympiques en 2024.
Sur l'affiche de son spectacle, elle tient en grand écart entre deux camionnettes, clin d'œil à l'acteur Jean-Claude Van Damme et sa publicité pour des camions.
Son fort? «Les pirouettes», décrit la danseuse, cheveux bruns tirés en chignon.
Celle qui a deux fois fait partie des «30 Under 30» du classement du magazine Forbes (classements France en 2023 puis Europe en 2024) s'est formée au Conservatoire d'Orléans, au Conservatoire à rayonnement régional de Paris puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de la capitale.
Elle débute sa carrière professionnelle avec de premiers contrats à 17 ans, mais sans jamais vraiment s'ancrer dans une institution. «Je sentais que ma place n'était pas dans une compagnie». «J'ai donc essayé de voir ce que je pouvais trouver ailleurs».
Certaines de ses vidéos font de la publicité pour des produits de beauté ou des marques de parfums. «Ce sont toujours des choix qui se rapprochent de ce que je veux raconter et aussi de ce en quoi je crois», affirme la danseuse, qui s'est aussi produite lors de récentes Fashion Week.
Elle qui a participé au côté d'Omar Sy à des événements de l'association CéKeDuBonheur pour les enfants hospitalisés défend par ailleurs la lutte contre le harcèlement de rue, en partenariat avec une grande marque de cosmétiques.
Victoria Dauberville ne se promène «jamais sans (son) tutu et (ses) pointes». «Dans mon petit sac, tout est dedans. Au cas où... Un, deux, trois, on dégaine».
Par Karine PERRET / AFP
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