
Alors que Paris reste secouée par un vol spectaculaire au Louvre, la capitale accueille ce week-end la 4e édition d’Art Basel Paris, vitrine internationale de l’art contemporain sous la verrière du Grand Palais. Plus de 200 galeries venues d’une quarantaine de pays y exposent leurs œuvres, tandis qu’une série d’installations monumentales investit des lieux emblématiques de la ville. En tête d’affiche: une Kermit la grenouille gonflable de 20 mètres, signée de l’Américain Alex Da Corte.
Kermit la grenouille, version gonflable et géante de la marionnette du Muppet Show, sera la star de la foire d'art contemporain Art Basel Paris qui se tient de vendredi à dimanche dans une capitale française ébranlée par le vol spectaculaire au musée du Louvre.
Plus de 200 galeries internationales d'une quarantaine de pays seront accueillies sous l'immense verrière du Grand Palais pour cette 4e édition de la foire portée par la marque suisse Art Basel, leader mondial du secteur.
Quantité d'œuvres d'art y seront présentées moins d'une semaine après le vol retentissant de bijoux d'une valeur inestimable au Louvre, le musée le plus célèbre et le plus visité au monde.
«La sécurité et la protection de nos exposants, visiteurs et équipes est une priorité absolue», indique à l'AFP l'organisation, qui prévoit «un dispositif de sécurité complet» en «étroite collaboration avec les autorités».
Kermit the Frog, Even, structure gonflable de 20 m de long conçue par l'artiste américain Alex Da Corte, connu pour ses installations et ses vidéos immersives, trône déjà depuis quelques jours place Vendôme, cœur de la haute joaillerie à Paris.
La célèbre grenouille est exposée dans le cadre du programme public et gratuit organisé chaque année autour de cet événement et succède au champignon géant de l'Allemand Carsten Höller (2024) et à la vague du Suisse Urs Fischer (2023).
Elle a cependant la tête dégonflée, selon le souhait de l'artiste.
Une «façon de rendre hommage à la chaîne publique américaine PBS, sur laquelle le Muppet Show, célèbre série humoristique, a été diffusée à ses débuts dans les années 1970, au moment où elle est victime de coupes budgétaires drastiques», dit à l'AFP le directeur de la foire, Clément Delépine, qui s'apprête à quitter son poste pour prendre la tête de Lafayette anticipations, fondation des grands magasins Galeries Lafayette en faveur de la création contemporaine.
«L'éléphant dans la pièce»
Une série de sculptures monumentales de la scène contemporaine internationale, le Britannique Thomas Houseago, le Chinois Wang Keping, l'Allemand Stefan Rinck ou la Japonaise Leiko Ikemura, est également présentée aux abords du Grand Palais.
Une grande silhouette en pierre d'Ugo Rondinone s'installe sur le parvis de l'Institut de France et une jungle murale d'herbes folles en nylon, plastique et polyester de l'artiste malgache Joël Andrianomearisoa à l'Hôtel de la Marine, place de la Concorde.
Ce programme public investit aussi les musées parisiens.
Au Petit Palais, Julius von Bismarck présente The Elephant in the Room (L'éléphant dans la pièce), une œuvre mettant en scène une girafe naturalisée et la réplique d'une statue équestre d'Otto von Bismarck, premier chancelier de l'Empire allemand et ancêtre de l'artiste.
La Cité de l'architecture et du patrimoine expose une quarantaine d'œuvres de la peintre française Fabienne Verdier, qui a vécu en Chine dans les années 80 et s'est imposée comme figure majeure de la scène artistique internationale.
Au Palais d'Iéna, la maison de mode italienne Miu Miu, partenaire officiel de la foire, présente 30 Blizzards (30 tempêtes de neige), une performance de la plasticienne britannique Helen Marten qui réunit sculptures, vidéos et monologues interprétés par 30 artistes explorant les thèmes de l’enfance, la sexualité ou la parentalité.
Parallèlement, la capitale française accueille durant toute la semaine plusieurs foires satellites, expositions, ventes aux enchères de prestige et événements, parmi lesquels l'inauguration, samedi, d'un nouveau bâtiment de la Fondation Cartier pour l'art contemporain près du musée du Louvre.
Selon le baromètre UBS 2025, publié par Art Basel, les ventes sur le marché de l'art mondial moderne et contemporain ont baissé de 12% en 2024 à 57,5 milliards de dollars (49,4 milliards d'euros) pour la deuxième année consécutive.
Par Sandra BIFFOT-LACUT / AFP
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