Ambiance incandescente à Batroun, Rockland en mode grand rendez-vous: les deux cadors ont rappelé qui tient la barre du championnat. Riyadi, archifavori, a plié l’affaire chez le promu batrouni (105-73) avec un Ismaïl Ahmad solaire à 49 ans, tandis que La Sagesse, sérieuse et structurée, a dompté Hoops (97-74) pour signer un deuxième succès d’affilée.
La J2 du championnat du Liban a offert ce que l’on attend d’un début de saison relevé: des salles pleines, des histoires fortes, et des hiérarchies qui s’esquissent. Dans la chaleur de Batroun, le champion en titre Riyadi a accéléré sans trembler, quand La Sagesse Jo a géré son affaire à Rockland avec l’autorité d’un prétendant. Deux victoires nettes, deux partitions déjà très lisibles.
Ismaïl Ahmad, l’éclat qui change tout
À Batroun, le décor était planté: première à domicile en première division pour le club du Nord, tribunes pleines, nerfs à vif. Dix minutes d’observation (19-16 Riyadi), puis l’ogre beyrouthin s’est mis en ordre de marche: +11 à la pause (47-36), +23 au troisième quart, +32 au buzzer (105-73). Les chiffres racontent la mainmise: 54% à deux points, 61% derrière l’arc (11/18), 42 rebonds à 25 et 28 passes à 15. Au cœur de la démonstration, un homme: Ismaïl Ahmad. À 49 ans, l’ailier a volé la lumière avec un irréel 7/7 à trois points (dont 6 dans les cinq dernières minutes) pour 23 points en 19 minutes. Autour de lui, Maurice Kemp (17 pts, 7 rbds), Haik Gyokchyan (17 pts, 10 rbds, 4 pds), Perrin Buford (15 pts, 11 rbds, 5 pds), Ali Mansour (12 pts, 5 rbds, 4 pds) et Amir Saoud (11 pts, 5 pds) ont déroulé un basket collectif et vertical. Le tout sans l’intérieur Ivan Buva, ménagé.
Batroun n’a pas démérité pour autant. Les nouveaux repères se posent à peine – Ihab Al-Zuhairi venait d’intégrer le groupe, une seule séance au complet avant le match – et le calendrier a été cruel: La Sagesse puis Riyadi pour commencer. Anthony Fairley (17 pts) et Ramon Galloway (17 pts) ont tenté de tenir la cadence, Andrew Kubali a ajouté 15 unités, Bechara Saba 7, et Al-Zuhairi a apporté 6 points et 9 rebonds. Insuffisant, évidemment, pour enrayer le rouleau.
La Sagesse en contrôle à Rockland
À la Rockland Arena, La Sagesse de Joe Gattas a mené de bout en bout face à Hoops: 27-15 après dix minutes, 47-35 à la mi-temps, 74-57 au terme du troisième quart, 97-74 à l’arrivée. Le scoring dit «propre», les indices avancés confirment: 62% près du cercle (contre 41% pour Hoops), bataille du rebond remportée 56-40, et une circulation de balle qui respire (21 passes décisives). Sans Ali Haidar – encore forfait mais attendu dès la prochaine journée – le cinq majeur a assumé: Youssef Khayat taille patron (22 pts, 14 rbds, 7 pds), Gerard Hadidian tranchant (21 pts, 8 rbds), Eric Green efficace (18 pts, 4 rbds), Tony Carr complet (18 pts, 7 rbds, 8 pds) et Makur Maker solide aux tâches obscures (12 pts, 13 rbds).
Hoops a eu ses séquences, à l’image de Kedrian Johnson (14 pts, 6 rbds, 8 pds) et Ahmad Akkawi (14 pts, 8 rbds). Georges-Yves Daaboul a noirci les cases (10 pts, 7 pds, 3 int), Trazarian White a pesé sous le cercle (9 pts, 6 rbds), et le jeune Johnny Sawma – 16 ans seulement – a signé 9 points prometteurs, tandis qu’Omar Jammal ajoutait 8 points et 7 rebonds. Mais l’écart d’impact et de densité a logiquement fait la différence sur la longueur.
Hiérarchie en train de se dessiner
Deux journées et déjà des marqueurs: Riyadi, même en gestion d’effectif, impose un volume athlétique et une adresse qui creusent vite l’écart; La Sagesse affiche une structure claire, un rebond dominateur et des leaders installés malgré l’absence d’Haidar. Pour Batroun et Hoops, l’apprentissage passe par ces chocs-là: poser les bases, solidifier les automatismes, cibler les «matchs de leur championnat».
Des salles pleines, des vétérans qui réenchantent le jeu, des jeunes qui pointent – la formule du championnat est intacte. La sensation du week-end restera l’incroyable tir de précision d’Ismaïl Ahmad, symbole d’un Riyadi qui ne se contente pas de gérer son statut. En face, La Sagesse coche patiemment toutes les cases. La route est longue, mais un message s’imprime: pour détrôner le champion, il faudra voyager très haut. Et très vite.




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