L’attention internationale portée au dossier libanais ne profite plus aux pays qui s’y intéressent. Ni le président américain Donald Trump ni le président français Emmanuel Macron n’en ont retiré de bénéfices tangibles. Selon un diplomate occidental, suivre le Liban est devenu épuisant : les responsables locaux disent à leurs interlocuteurs exactement ce qu’ils souhaitent entendre… sans jamais traduire ces paroles en actes.
Dans les sphères diplomatiques, des rumeurs circulent sur un possible renforcement de l’influence syrienne au Liban. Le nouveau régime syrien pourrait reprendre en main certaines affaires internes, une perspective qui rencontre toutefois l’opposition de plusieurs acteurs internationaux, en tête desquels la France. Paris estime que les autorités libanaises conservent encore la possibilité de contrôler le pays, notamment sur le monopole des armes, les décisions de guerre et de paix, et la mise en œuvre des réformes financières.
Pour le diplomate, la situation au Liban risque de rester inchangée. Le gouvernement a fait ce qu’il pouvait concernant le dossier des armes du Hezbollah, sans satisfaire les attentes internationales. La formation pro-iranienne continue de revendiquer un rôle militaire, présent et futur, ce que l’État libanais ne devrait pas permettre s’il respectait les résolutions internationales et l’accord de cessez-le-feu. Cette posture libère Israël de toute contrainte : elle peut poursuivre ses frappes ciblées contre le Hezbollah sans déclencher de conflit généralisé, atteignant ses objectifs sans aller plus loin, malgré des rumeurs sur une éventuelle offensive générale suggérée par l’état-major au pouvoir politique.
Le diplomate se dit également surpris par le retour de déclarations radicales de Naïm Qassem, secrétaire général du Hezbollah, évoquant des opérations suicides. Selon lui, les pays concernés constatent un durcissement et une montée de la violence dans les positions du mouvement. Pourtant, la voie la plus souhaitable resterait une démarche politique visant la stabilité et sa préservation. Pour les autorités libanaises, il devient de plus en plus clair que cette stabilité passe par des négociations directes avec Israël.




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